Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) belge a publié en juin 2025 de nouvelles recommandations alimentaires destinées à la population adulte. Fondées sur les dernières données scientifiques et les résultats de l’Enquête nationale de consommation alimentaire 2022-2023, ces recommandations visent à prévenir les maladies chroniques majeures – cancers, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, etc. – qui pèsent lourdement sur la santé publique en Belgique.À travers une série de messages simples et accessibles, le CSS encourage un changement de paradigme : privilégier la qualité nutritionnelle, la durabilité, et la sobriété dans les choix alimentaires. Le document dresse ainsi une feuille de route claire pour se nourrir de manière plus saine, plus respectueuse de l’environnement et plus équitable socialement.

Les 15 messages clés pour manger sainement
- Plus de céréales complètes : consommer au moins 125 g par jour (pain complet, pâtes complètes…), en remplacement des produits raffinés.
- Moins de viande rouge : pas plus de 300 g par semaine, et limiter les charcuteries à 30 g hebdomadaires.
- Légumineuses au menu : plusieurs fois par semaine (lentilles, pois chiches, haricots…), pour leur richesse en fibres et protéines végétales.
- Limiter le sel : maximum 5 g par jour toutes sources confondues.
- Des fruits chaque jour : 250 g, de préférence frais, locaux et de saison.
- Moins de sucre liquide : réduire autant que possible les boissons sucrées (sodas, jus industriels…).
- Une poignée de fruits à coque : 20 à 30 g par jour, non salés, sans enrobage.
- Des produits laitiers quotidiens : 250 à 500 ml de lait ou équivalent.
- Des légumes à volonté : au moins 300 g par jour, crus ou cuits, variés.
- Des bonnes graisses : privilégier les huiles végétales riches en acides gras insaturés (colza, olive…), en évitant beurre, margarine dure, saindoux.
- Œufs avec modération : maximum un par jour.
- Moins de produits sucrés transformés : pâtisseries, biscuits, confiseries doivent rester occasionnels.
- Poisson une à deux fois par semaine : au moins 200 g, dont une fois un poisson gras (maquereau, sardine…).
- Pommes de terre, oui, mais pas frites : les préférer cuites à l’eau ou au four.
- Boire de l’eau, tout simplement : entre 1 et 2 litres par jour ; thé et café peuvent compléter.

Des aliments à limiter, voire éviter
L’alcool : un risque sous-estimé
Le CSS recommande de ne pas consommer d’alcool. À défaut, il suggère de ne pas dépasser 10 unités standards par semaine, réparties sur plusieurs jours. L’alcool est directement lié à des maladies graves (cancers, cirrhose, troubles cognitifs) et provoque chaque année des centaines de décès évitables, surtout chez les hommes.
Les aliments ultra-transformés : trop, c’est trop
Leur impact est double : santé et environnement. Le CSS préconise de réduire leur consommation au minimum. Ces produits (plats préparés, snacks, charcuteries industrielles, céréales sucrées…) sont souvent riches en sucres, sel, matières grasses de mauvaise qualité, et pauvres en fibres. De plus, ils représentent 50 % de l’impact environnemental lié à l’alimentation en Belgique.
Une photographie de l’évolution alimentaire en Belgique
L’enquête 2022-2023 montre des progrès encourageants :
- La consommation d’eau a augmenté (44 % des adultes en boivent suffisamment).
- Les légumes sont davantage consommés (157 g/jour en moyenne).
- Moins de viande rouge transformée, de boissons sucrées et d’alcool.
Mais les défis restent nombreux :
- Seuls 7 % des adultes atteignent les 300 g de légumes/jour recommandés.
- 82 % consomment encore de l’alcool régulièrement.
- La consommation de charcuteries (189 g/semaine) dépasse largement la limite de 30 g.
- Le lait et les produits laitiers sont de moins en moins consommés.
- Les matières grasses recommandées (huiles végétales) diminuent dans l’assiette au profit de graisses saturées.
Un enjeu global : santé, société, planète
Les recommandations du CSS vont au-delà de la simple santé physique. Elles s’inscrivent dans une vision systémique de l’alimentation : préserver l’environnement, réduire les inégalités sociales de santé, améliorer le bien-être global. L’alimentation est donc considérée comme un levier de transformation de notre société.Le CSS s’adresse autant aux citoyens qu’aux professionnels de la santé, pouvoirs publics, écoles, entreprises, médias et acteurs associatifs. Il appelle à une mobilisation générale pour promouvoir une alimentation équilibrée, durable et culturellement adaptée.

Conclusion : moins de marketing, plus de bon sens
Dans un environnement alimentaire saturé de publicités, d’offres de produits industriels attractifs mais nocifs, ces recommandations du CSS remettent le bon sens au cœur de l’assiette. Retrouver le goût des aliments simples, varier les menus, respecter les saisons, cuisiner soi-même : autant d’habitudes qui favorisent la santé et la planète.
En un mot, bien manger, ce n’est pas se priver : c’est se soigner avec plaisir. Et c’est aussi un acte citoyen.
Pour en savoir plus : le rapport complet est consultable sur le site du Conseil Supérieur de la Santé : www.css-hgr.be