Elles sont trois, elles sont bruyantes, brillantes, et elles débarquent dans le paysage musical québécois avec une verve et une audace qui ne passent pas inaperçues. Les Fatiquantes, c’est plus qu’un nom qui claque : c’est un manifeste en trois voix, un hymne à l’authenticité, à la camaraderie, et à la résilience en bottes de cowgirl.
Trois voix du Nord qui chantent fort et franc
Originaires d’Alma et de Chibougamau, deux villes du Saguenay–Lac-Saint-Jean où l’hiver est rude et les cœurs solides, Marianne Larouche, Marie-Lou Boutin et Bianca Turcotte se sont rencontrées au Collège d’Alma. C’est là, entre les murs d’un programme de musique, que les premiers accords de leur amitié artistique ont résonné. Loin d’être une amitié de surface, leur complicité s’est soudée au fil des projets, des scènes locales et des cafés tardifs. Une complicité qui transparaît aujourd’hui dans chacune de leurs harmonies. Après Alma, direction Québec et l’Université Laval, où elles approfondissent leur formation en chant jazz. Puis viennent les détours, les projets solos, les expérimentations. Mais comme souvent avec les vraies connexions, la vie les ramène ensemble. 2024 marque alors leur grand rendez-vous : celui de se retrouver pour chanter ce qui leur ressemble, ce qui leur fait du bien, ce qui les fait rire… et réfléchir.

Un nom qui ne demande pas pardon
Leur nom, Les Fatiquantes, pique la curiosité dès la première écoute. C’est un mot qu’on utilise au Québec avec tendresse ou agacement pour parler de celles qui dérangent, qui parlent trop fort, qui prennent trop de place. Bref, des femmes qu’on n’arrive pas à faire taire… et qui n’ont pas envie de se taire non plus. « On a souvent entendu qu’on était fatiquantes, raconte Marianne en riant. Trop franches, trop intenses, trop… présentes. Alors on s’est dit qu’on allait en faire une force. On assume. On est fatiquantes, mais on est là pour les bonnes raisons. » Le nom devient ainsi une revendication joyeuse : celle de prendre la place qu’on mérite, avec humour, énergie et une sacrée bonne dose d’autodérision.
Une première chanson qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas

Leur premier single, « Une bière », sorti le 28 juin 2024, donne le ton : un cocktail de lucidité et de légèreté, de colère douce et de rires complices. Portée par des guitares acoustiques, des harmonies vocales soignées et un texte aussi grinçant qu’attachant, la chanson raconte un ras-le-bol quotidien. Rien de dramatique, juste ce trop-plein de fatigue, de solitude, d’hiver qui s’éternise. Et cette envie simple, humaine, presque vitale : lever un verre avec quelqu’un, juste pour respirer un peu mieux. « On y chante la solitude, oui, mais aussi la lucidité, la résilience et le droit de souffler », explique Bianca. « Parfois, lever son verre, c’est déjà un pas vers demain. » La chanson est tout sauf larmoyante. Elle rit du spleen sans l’effacer, le transforme en énergie collective, en moment de partage et de fête. C’est là toute la magie des Fatiquantes : une capacité rare à jongler entre les émotions sans jamais tomber dans le cliché ni dans la prétention.
Du jazz aux racines redneck : un style bien à elles
Elles définissent leur univers comme franco-pop-redneck-acoustique-alcoolisé. Une étiquette volontairement provocante et floue, qui reflète bien leur désir de ne pas se laisser enfermer dans un genre. On y sent l’influence de Plume Latraverse, l’esprit festif des Cowboys Fringants, le mordant d’un Émile Bilodeau, mais avec cette touche féminine, vibrante et décomplexée qui leur est propre. Leur accent du Nord, qu’elles assument pleinement, fait aussi partie de leur signature. C’est une musique qui sent la neige fondue, les grands espaces et les bars du coin où on se connaît tous. Un Québec des régions, loin des clichés urbains, mais tout aussi moderne, drôle, lucide et créatif.
Un départ remarqué sur les planches
Révélées lors du Festival de la Chanson de Saint-Ambroise à l’été 2024, Les Fatiquantes ne sont pas passées inaperçues. Demi-finalistes et lauréates de cinq prix remis par des diffuseurs, elles ont conquis autant le public que les professionnels. Ce genre de démarrage, dans un milieu musical aussi riche que compétitif, est rare. Et il ne doit rien au hasard. « On n’est pas là pour faire joli ou pour plaire à tout le monde, ajoute Marie-Lou. On est là pour être vraies, pour faire rire, pleurer, danser… et peut-être fâcher un peu aussi. »

Et après ?
Le premier single n’est qu’un début. Déjà, des spectacles se préparent, des festivals les accueillent, des projets s’ébauchent. Un film documentaire retraçant leur parcours artistique et humain est en cours de développement, témoignant de l’intérêt croissant pour ce trio qui n’a peur ni du bruit ni du silence. D’autres chansons sont déjà en chantier, promettant une suite aussi festive qu’engagée. Les Fatiquantes ne cherchent pas à plaire : elles cherchent à être entendues. Et c’est peut-être pour ça qu’on les écoute.
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