Uliana Myroslavivna Danchul, née Latyk le 16 novembre 1987 à Lviv, incarne aujourd’hui une voix musicale profondément ancrée dans les traditions ukrainiennes, tout en étant résolument contemporaine. Ses genres de prédilection ? Une alchimie entre pop, folk et EDM, fruit d’un parcours de chanteuse et compositrice au long cours.
Des débuts sur scène dès l’enfance
Saîtrée dans la musique dès l’enfance, Uliana commence l’étude du chant à 7 ans et fait sa première apparition publique à 9 ans. Forte de 59 concours vocaux nationaux et internationaux à son actif, elle est récompensée dans une multitude de festivals : Pisenniy Vernisazh, Na Khvyliah Svitiazia, Chervona Ruta, Chornomorski Igry, Azovski Vetryla, Moloda Halychyna, Nadiia, Muzychna Toloka, Kryshtalevyi Zhaivir, Vechory nad Latorytseiu, Perlyna‑Zakhid 21 stolittia, Na Krylakh Dytynstva, Nova Pisnia u Staromu Krakovi, Rizdviani Dzvinochky, Volodymyr Volynskyi, entre autres.

Formation artistique et engagement médiatique
Diplômée en 2004 de l’école secondaire no 29 à Lviv, elle poursuit ses études à Kyiv de 2004 à 2006 à l’Université nationale de culture et des arts, Institut du cinéma et de la télévision, se spécialisant en présentation télévisée, animation et interprétation. Ces années lui ouvrent les portes du petit écran : de 2005 à 2006, elle est chanteuse principale du groupe féminin Dessert, puis de 2006 à 2007 elle officie dans le groupe Trishi. Entre 2012 et 2014, elle fait ses armes comme animatrice et productrice exécutive sur la chaîne ukrainienne Fashion Channel. De 2016 à 2021, elle contribue à créer et promouvoir la chaîne City Life TV, dédiée au secteur HoReCa en Ukraine. Elle signe deux programmes : « Life by Liana » et « Діти і Місто » (« Enfants et la ville »), diffusés sur Pershyi Zakhidnyi et City Life TV.
Renaissance sous le nom d’Ana Danch
Après une longue pause, elle revient sur scène en 2021, adoptant le nom de scène Ana Danch. Mère de deux filles, elle parvient à équilibrer vie familiale et création artistique. Sur SoundCloud et autres plateformes, elle propose des titres variés — depuis les ballades pop jusqu’à des reinterpretations folk modernes avec une touche EDM .Sa chanson « Підманула » (j’ai triché), initialement sortie en 2022, devient virale dans les réseaux (TikTok, YouTube, Instagram), rassemblant des millions de vues et suscitant l’engouement pour un folk revisité

Un nouvel EP engagé et festif : « Підманула » (26 septembre 2025)
Ce succès la porte à créer un EP complet, « Підманула » (j’ai triché), dévoilé le 26 septembre 2025. Ce projet de cinq morceaux modernise les chants traditionnels ukrainiens : nouveaux arrangements, tempos revisités, refrains réinventés, tout en respectant l’âme des mélodies populaires.
- Підманула ((j’ai triché) — déjà bien connu pour l’avoir propulsée sur la scène digitale.
- Стефан (Stefan) — hommage au chant Lémko (1) « Polyubyla ya Stefana » (Les funérailles de Stefana) , retravaillé de manière rythmée et narrativement puissante.
- Їхали козаки (Les cosaques chevauchaient) — une chanson énergique sur un thèmes cosaque (2)
- Чорні очка (Lunettes noires) — sorti début 2025, il a déjà trouvé son public.
- Калина не верба (Kalina n’est pas un saule) — pour finir, une note emotive et lumineuse.
Elle collabore avec trois arrangeurs ukrainiens talentueux — Mykhailo Bushko, Yurii Yashchuk et Andrii Bakun — qui apportent finesse et sensibilité musicale à l’ensemble de l’EP.
Une artiste au-delà des frontières
Outre sa musique, Ana Danch a été l’invitée en octobre 2024 du Duff Radio Podcast, où elle évoque la vie en Ukraine pendant la guerre, sa création artistique sous le conflit, et le lien entre famille et musique. Elle discute aussi de la manière dont la musique ukrainienne unit dans les moments difficiles et partage ses rêves de collaborations artistiques internationales
Un pont entre tradition et modernité
Ana Danch incarne ce renouveau de la musique ukrainienne : puiser profondément dans les racines folkloriques tout en les réinventant pour un public contemporain. Sa démarche démontre qu’un patrimoine peut vivre, vibrer et danser dans le monde d’aujourd’hui.
À suivre : la sortie de son EP « Підманула » (j’ai triché) ,le 26 septembre 2025 pourrait bien marquer un tournant dans la scène folk moderne ukrainienne.
Suivre Ana sur les réseaux sociaux :
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UClUdS51LrTVHpuTJq_K8XOw
Facebook : https://www.facebook.com/anadanch/
Instagram : https://www.instagram.com/ana.danch
Tik Tok : https://www.tiktok.com/@ana.danch
Soundcloud : https://soundcloud.com/ana-danch
(1) Un chant lémko est une chanson traditionnelle du peuple lémko, une minorité ethnique slave orientale vivant principalement dans les Carpates, à la frontière entre l’Ukraine, la Pologne et la Slovaquie.
Les Lémkos (ou Lemkos, en ukrainien : Лeмки) sont une communauté rattachée à la grande famille des Ruthènes. Leur langue, le lémkien, est un dialecte de l’ukrainien occidental, influencé par le slovaque et le polonais. Historiquement, ils habitaient les régions montagneuses de la Lemkivshchyna, dans les Beskides (sud-est de la Pologne), avant d’être déportés lors de l’opération Vistule (Akcja Wisła) en 1947, une campagne de déplacement forcé menée par les autorités polonaises. Les chants lémkos sont des trésors de la culture orale, souvent transmis de génération en génération. Ils se distinguent par :
- Des mélodies mélancoliques et modales, souvent chantées a cappella ou accompagnées d’un instrument traditionnel comme la bandoura ou l’accordéon.
- Des paroles profondément ancrées dans la vie rurale, la nature, la séparation, l’amour, les migrations ou les conflits.
- Un style vocal expressif, parfois proche du chant byzantin dans sa solennité.
Certains chants sont festifs (pour les mariages, les danses, les fêtes religieuses), d’autres sont des chants de lamentation ou de révolte, en particulier ceux nés de l’exil et des déplacements forcés.

Un exemple célèbre : « Полюбила я Стефана »(« J’ai aimé Stefan »)
Le morceau repris par Ana Danch sous le nom « Стефан » est une relecture moderne du chant traditionnel lémko « Полюбила я Стефана » (« J’ai aimé Stefan ») :
- Il s’agit d’un chant d’amour populaire, souvent interprété par des chœurs folkloriques.
- Dans sa version traditionnelle, il raconte l’amour d’une jeune fille pour un garçon nommé Stefan, avec une forte charge émotionnelle, typique des chants lémkos.
En revisitant ces chants, des artistes comme Ana Danch contribuent à préserver et revitaliser un patrimoine culturel souvent méconnu, voire menacé. Le fait de donner une nouvelle vie à un chant lémko à travers l’EDM ou la pop contemporaine permet à ces récits anciens de parler aux nouvelles générations, tout en honorant les mémoires d’un peuple dispersé.
(2) Les Cosaques sont des guerriers semi-nomades d’Europe de l’Est qui ont joué un rôle majeur dans l’histoire des territoires situés entre l’Ukraine, la Russie et la Pologne, du XVe au XIXe siècle. Ils sont à la fois une communauté militaire, une culture populaire, et un symbole de liberté dans l’imaginaire collectif ukrainien et russe.
Le mot « cosaque » vient probablement du mot turco-tatar « qazaq », qui signifie « aventurier », « homme libre » ou « vagabond ». Les premières communautés cosaques apparaissent vers le XVe siècle dans les steppes du sud de l’Ukraine (entre le Dniepr et la mer Noire), dans une région à la frontière des mondes slave, ottoman et tatare. Ces zones peu contrôlées par les États attirent des paysans fuyant le servage, des marginaux, des esclaves évadés, des aventuriers et des soldats.
Deux grands groupes cosaques

1. Les Cosaques Zaporogues (Ukraine)
- Basés autour du Dniepr dans la région dite « au-delà des rapides » (Zaporizhzhia en ukrainien).
- Organisés en une république militaire démocratique : la Sich Zaporogue.
- Résistants farouches aux Tatars et à l’Empire ottoman.
- Jouent un rôle central dans les soulèvements contre la domination polonaise, comme la célèbre révolte menée par Bohdan Khmelnytsky en 1648.
- Considérés aujourd’hui comme des héros fondateurs de l’Ukraine moderne.
2. Les Cosaques du Don, du Kouban, de l’Oural… (Russie)
- Se développent dans l’Empire russe (à partir du XVIIe siècle) sur les bords du Don, du Kouban, de la Volga, etc.
- De plus en plus intégrés dans l’armée impériale russe en échange d’une certaine autonomie.
- Devenus gardiens des frontières et troupes d’élite, notamment pendant les guerres napoléoniennes, la guerre de Crimée et la conquête du Caucase.
Culture cosaque
Les Cosaques ont développé une culture originale, mêlant :
- Chants épiques et polyphoniques.
- Danses acrobatiques (comme le fameux hopak ukrainien).
- Costumes traditionnels : chemise brodée, ceinture, pantalons bouffants (sharovary), sabre (shashka), et parfois la coiffe en fourrure ou la célèbre tchoub (crâne rasé avec une mèche).
- Vie communautaire égalitaire, souvent sans hiérarchie rigide, avec des assemblées démocratiques (rada) pour élire les chefs (atamans).
Les Cosaques aujourd’hui
- En Ukraine, les cosaques sont un symbole de la liberté, de la résistance et de l’identité nationale. Leur héritage est célébré dans les musées, les chansons patriotiques et les reconstitutions historiques.
- En Russie, certains groupes cosaques ont été réhabilités à l’époque post-soviétique comme force patriotique, religieuse et conservatrice, parfois utilisée dans le maintien de l’ordre.
Dans les arts
Les Cosaques ont inspiré :
- De nombreux poèmes épiques, chansons traditionnelles, opéras (comme Taras Bulba).
- Des tableaux célèbres comme « Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan » de Répine.
- Des récits littéraires, notamment chez Nicolas Gogol, Tolstoï, Boulgakov, etc.
Les Cosaques, à mi-chemin entre chevaliers, pirates et résistants, sont les figures d’une liberté farouche et d’une identité culturelle forte. Leur histoire est inséparable de celle de l’Ukraine et de la Russie, et ils restent aujourd’hui encore un symbole puissant de courage, de tradition et de peuple indomptable.

Vidéo : Ana Danch - Oh, dans le bosquet au bord du Danube
Dans sa version revisitée de la chanson folklorique ukrainienne « Oh, dans le bosquet du Danube », Ana Danch mêle tradition et modernité avec élégance. Sa voix envoûtante nous plonge dans un univers mélodique doux et aérien, où l’émotion est palpable. Ce morceau raconte la solitude d’une jeune fille en manque de son bien-aimé, entre nostalgie et désir. L’arrangement moderne met en valeur la richesse du folklore ukrainien tout en le rendant accessible au public contemporain. Le clip, généré par intelligence artificielle, ajoute une touche visuelle onirique à cette immersion sonore.
