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L’automne arrive… et les tégénaires aussi ! Faut-il vraiment en avoir peur ?

Chaque année, c’est le même scénario : les jours raccourcissent, les températures baissent… et soudain, dans un coin de votre salon ou au fond de la baignoire, apparaît une immense araignée noire, aussi rapide qu’inquiétante. Pas de panique ! Cette invitée surprise n’est autre que la tégénaire, la plus grosse araignée que l’on croise en France, en Belgique et en Suisse. Et si elle vous effraie, elle n’est pourtant ni dangereuse… ni votre ennemie.

Une colocataire velue mais discrète

La tégénaire (nom scientifique : Eratigena atrica), aussi appelée « tégénaire des maisons », est un véritable classique de l’automne. C’est à cette période que les mâles quittent leur toile pour partir en quête d’une femelle. Résultat : on les croise plus souvent dans nos habitations, où ils ne font généralement que passer.Avec ses 5 à 6 cm pattes comprises, ses longues pattes velues et sa vitesse de pointe (jusqu’à 1,9 km/h !), la tégénaire impressionne. Son corps sombre, son abdomen tacheté et ses mouvements brusques alimentent les cauchemars des arachnophobes. Pourtant, malgré sa réputation, elle est farouche et préférera toujours la fuite à la confrontation.

Peut-elle mordre ? Est-elle dangereuse ?

Rassurez-vous : la tégénaire n’attaque jamais l’homme. Ses crochets sont bien trop petits pour traverser notre peau et elle opte systématiquement pour la fuite si elle se sent menacée. Contrairement à certaines légendes urbaines, elle ne pond pas sous la peau et vous ne risquez pas d’en avaler pendant votre sommeil : les araignées sont sensibles aux vibrations et évitent les humains autant que possible.

Une alliée précieuse contre les insectes

Si la présence d’une tégénaire vous donne des frissons, souvenez-vous qu’elle vous rend service : elle capture mouches, moustiques, cafards et autres insectes indésirables dans sa toile. Véritable chasseuse nocturne, elle participe à l’équilibre écologique de nos maisons. Sa toile caractéristique est en forme de nappe avec un entonnoir dans lequel elle se cache à l’affût. Quand une proie s’y prend, elle surgit, l’attrape et injecte des enzymes digestives qui transforment l’intérieur de l’insecte en bouillie… qu’elle aspire ensuite. Résultat : moins de nuisibles chez vous, sans effort et sans insecticide.

Zoom sur sa vie privée

La reproduction de la tégénaire est un véritable ballet : le mâle s’approche de la toile de la femelle et la tambourine délicatement pour signaler qu’il n’est pas une proie. Après l’accouplement, la femelle pond 40 à 60 œufs, protégés dans un cocon de soie. Les petits éclosent au printemps et restent auprès de leur mère jusqu’à leur troisième mue avant de partir à l’aventure. La femelle peut vivre jusqu’à trois ans (parfois cinq selon l’espèce), tandis que le mâle meurt peu après l’accouplement, souvent d’épuisement.

Comment réagir si vous en croisez une ?

Si la simple vue d’une tégénaire vous terrorise, inutile de sortir l’insecticide. La méthode la plus simple et la plus respectueuse consiste à :

  1. Poser un gobelet ou un verre sur l’araignée.
  2. Glisser une feuille rigide dessous.
  3. Retourner doucement le tout et relâcher l’animal dehors.
    Elle trouvera un nouvel abri et continuera de réguler les populations d’insectes… mais chez le voisin !

5 astuces pour éviter les tégénaires dans la maison

1. Bouchez les entrées
Calfeutrez les fissures, les trous dans les plinthes et les joints de fenêtres. Les tégénaires se faufilent par les interstices les plus discrets.

2. Passez l’aspirateur régulièrement
La poussière, les toiles abandonnées et les petits insectes attirent les araignées. Un ménage régulier réduit les zones où elles peuvent s’installer.

3. Limitez l’humidité
Les tégénaires aiment les endroits sombres et légèrement humides. Aérez caves, salles de bains et garages pour les rendre moins accueillants.

4. Éteignez les lumières extérieures
Les lampes attirent les insectes… qui attirent les araignées. Un éclairage discret à LED réduit leur garde-manger.

5. Utilisez des répulsifs naturels
Huile essentielle de lavande, de menthe poivrée ou de citronnelle : quelques gouttes diluées dans un spray d’eau et pulvérisées près des ouvertures décourageront les araignées sans les tuer.

Les tégénaires : Mythes vs Réalité

Mythe 1 — « On avale 8 araignées par an en dormant »

Réalité : Non. C’est une légende urbaine. Les araignées évitent les vibrations et la chaleur du corps humain ; elles ne rampent pas dans les bouches pendant le sommeil. Cette statistique inventée circule depuis des années sans preuve.

Mythe 2 — « Les tégénaires vont mordre et leur venin est dangereux »

Réalité : Très peu probable. Les tégénaires sont craintives et fuient l’humain. Leurs crochets sont minuscules et leur venin, adapté aux insectes, n’est pas dangereux pour l’humain. Les morsures sont extrêmement rares et, quand elles surviennent, elles provoquent au mieux une rougeur passagère.

Mythe 3 — « Elles pondent des œufs sous la peau ou peuvent s’installer dans le corps »

Réalité : Impossible. Les araignées pondent dans des cocons de soie, pas dans des tissus vivants. Elles n’ont ni le comportement ni l’anatomie pour faire cela.

Mythe 4 — « Si j’écrase une tégénaire, je réduis les risques d’invasion »

Réalité : Écraser une araignée n’empêche rien à long terme. Les tégénaires sont solitaires et leur présence signale surtout un écosystème où il y a des proies (insectes). Capturer et relâcher est plus efficace et plus éthique.

Mythe 5 — « Les tégénaires sont agressives entre elles et vont envahir la maison »

Réalité : Elles sont plutôt territoriales et solitaires. On verra plus d’individus en automne car les mâles partent à la recherche de femelles. Une « invasion » spectaculaire est rare ; la plupart vivent en recoins discrets (caves, garages, avant-toits).

Mythe 6 — « Les tégénaires attirent d’autres nuisibles »

Réalité : Non. Ce sont des prédateurs d’insectes ; elles réduisent, plutôt qu’elles n’attirent, les populations de mouches, moustiques et blattes.

Mythe 7 — « L’insecticide est la meilleure solution »

Réalité : Les bombes et sprays tuent parfois l’araignée, mais polluent l’intérieur et tuent aussi des auxiliaires utiles. La capture et le relâchement, l’obturation des fissures et la réduction des proies (ménage, lumières extérieures) sont des solutions plus intelligentes et durables.

Mythe 8 — « Elles survivent toujours dans la baignoire et finissent par sortir »

Réalité : Souvent, une tégénaire piégée dans une baignoire ne peut plus remonter à cause des parois glissantes. Elle finit par mourir si on ne l’aide pas. La bonne méthode : attraper avec un gobelet + feuille et relâcher dehors.

Et si on apprenait à cohabiter ?

Même si leur apparence provoque souvent un haut-le-cœur, les tégénaires ne sont ni des intruses malveillantes ni un danger pour votre santé. Elles sont des alliées écologiques qui travaillent gratuitement à débarrasser nos maisons des moustiques et autres petites bêtes.
Alors, la prochaine fois que vous en croiserez une, respirez un grand coup avant de hurler : plutôt que de l’écraser, aidez-la à retrouver le chemin de l’extérieur. Vous aurez évité un carnage inutile… et contribué à maintenir un fragile équilibre naturel.

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