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5698

Identifiant de connexion

brunoknop

Prénom

Bruno

Nom

Knop

Code postal

63160

Présentation

Pour me présenter j’ai choisi de partager un article parue dans la presse:
J’ai rencontré Bruno Knop. Peintre et photographe.
J’ai plongé… au plus profond.

Je monte les deux étages du petit immeuble Billomois… sur le palier Bruno m’attend, il est venu à ma rencontre.

Avant que je ne pénètre son antre, son monde vais-je comprendre dans quelques minutes, il tient absolument à ce que je lise la petite étiquette bleue, sur la porte d’entrée. Il est écrit, adaptez votre vitesse de pensée aux conditions intellectuelles locales !

Et étonnamment j’ai l’impression qu’il va peut-être me falloir ralentir. Je ne sais pas pourquoi, c’est une impression. Ce qui est certain c’est que je me trompe… je me trompe, lourdement.

Deux minutes à peine, et je suis au cœur de cet appartement, scrupuleusement rangé… je remarque immédiatement la porte du salon, devenue châssis de peinture, l’esquisse du chat à même le mur et l’œuvre magistrale au-dessus de la cheminée.

Mais une chose m’interpelle plus encore… la bibliothèque… conséquente… peinture, architecture, photographie, philosophie, poésie, littérature… Piranesi, Gaudi, Disdéri, Nietzsche, Foucault, Tagore, Mallarmé… la liste est infinie je crois…

Bruno a tout lu… et déjà cela va trop vite pour moi, les références sont innombrables, je ne les ai pas toutes, il m’explique son travail.

Tout m’apparaît si profond… je suis comme noyé… je ressens cette ivresse… celle des grands fonds, celle dans laquelle paraît-il on s’enfonce délicatement.

Ses tableaux défilent, ses explications filent, sa passion virevolte en chacun de ses mots… je suis submergé. Je n’aime pas tout, mais j’aime beaucoup.

Chacune de ses œuvres exhale une violence inouïe, Tchernobyl, Burn out, Putréfaction !! Comme l’œuvre d’une vie faite de compression…

Les pièces s’enchaînent, les procédés aussi : photographie, traitement de l’image, peinture… des techniques sèches à grasses, de l’eau, de l’acrylique, en passant par l’huile ou le sable…. Le Caparol comme liant. Autant de techniques, et pourtant j’ai l’impression d’être inondé par des travaux qui suivent un seul et même fil conducteur… la ligne de vie de cet artiste hors norme.

Tout est allé trop vite… On retourne vers le salon, on s’arrête sur un dernier dessin… son premier… il avait cinq ans et demi.

Le café prêt à mon arrivée est maintenant froid, peu importe, je ne sais pas combien de temps aura duré cette plongée…
Bruno remet sa pendule à l’heure, les aiguilles sont immobiles… Je bois mon café.

Il est temps de partir… avec cette dernière sensation, l’illusion d’une hypoxie divine. Je le salue.

Je descends les escaliers, remonte dans ma voiture, et je roule… je reprends ma respiration et l’oxygène de nouveau semble alimenter mon cerveau…

Et je repense…

Je repense à ces lignes récurrentes sur ses peintures… ces lignes comme des barreaux de prison m’a-t-il dit. La prison c’est un thème qui m’intéresse.
Et j’ai cru qu’il était effectivement en prison, avant d’imaginer que, peut-être, il peignait les barreaux d’une prison depuis l’extérieur, libre… et que c’est finalement nous qui étions à l’intérieur…

Je repense à cette série… une longue série noire, suite à une rupture amoureuse. Ces toiles à dominance noire sont physiquement épaisses, avec de nombreuses couches de peintures, parfois rugueuses de sable… C’est parce que j’ai sombré, je lui ai demandé de partir parce qu’avec moi il n’avançait plus… Je l’ai quitté par Amour.
Et dans notre monde égocentré… combien d’entre nous seraient capable de s’arrêter… pour laisser avancer les autres ?

Je repense à cette violence… cette vie de compression.
Et cette idée que la compression est avant toute chose une force… certainement celle qui émane de chacun de ses travaux.

Je repense à son premier dessin, il y a bientôt cinquante ans.
Et tous les jours, il poursuit d’aller au bout de ce rêve.

Je repense à cette pendule qui n’avance pas… parce que dans son monde c’est lui qui défini le temps. Il en est le maître.

Je repense…

Puis j’arrive, je coupe le moteur de mon bolide…

Et je commence à comprendre… Bruno est un artiste, un vrai, il est en équilibre sur cette ligne qu’il s’est fixée, il avait cinq ans, je veux être peintre…

Cette ligne, comme une corde sensible… parce qu’il est touchant, parce qu’il est un écorché vif.

Un écorché vif capable de griffer notre petit quotidien, d’égratigner nos pseudo-libertés, de rayer nos vérités établies… Et peut-être d’enrayer notre monde.

Entre autres…

Il peint de l’abstrait, dont il est difficile de faire abstraction…
Bruno Knop est peintre, et il est difficile d’en faire abstraction…

Description

Date de naissance

9 mai 1964

Ville

Billom