En février 2025, Lucy Kaplansky offre à ses fans un album pas comme les autres : The Lucy Story: Unreleased & Rare Tracks, 1976-2023. Ce double album de 25 titres inédits et rares retrace près de 50 ans d’une carrière hors du commun. De sa chambre d’adolescente où elle enregistrait des démos sur cassette jusqu’aux scènes les plus prestigieuses des États-Unis et d’Europe, cet album est une immersion intime dans la trajectoire d’une artiste folk majeure.Si Lucy Kaplansky est aujourd’hui reconnue comme une voix incontournable de la folk contemporaine, son parcours n’a rien d’un tracé linéaire. De ses débuts dans la bouillonnante scène musicale new-yorkaise des années 80, où elle côtoyait Dave Van Ronk, Odetta et Suzanne Vega, à sa carrière parallèle de psychologue clinicienne, elle a toujours suivi son instinct. Et ce nouvel album en est la preuve éclatante.
Un album-rétrospective unique
The Lucy Story est bien plus qu’une simple compilation de raretés. Il s’agit d’un véritable carnet de voyage sonore, où chaque chanson marque une étape de sa vie. Vingt titres totalement inédits s’entremêlent à cinq morceaux rares, jamais parus sur ses albums. L’album s’ouvre sur une reprise élégante de God Will de Lyle Lovett, enregistrée en 2007. Il se referme avec un moment d’émotion pure : Lucy, à 16 ans, chantant You Can Close Your Eyes de James Taylor dans sa chambre en 1976. Entre ces deux instants, une mosaïque de souvenirs prend vie, révélant la richesse de son talent et la diversité de ses influences.On retrouve par exemple une performance poignante de High on the Mountain d’Ola Belle Reed, issue de l’album Shifting Sands of Time des Wayfaring Strangers (2001). Ce morceau folk empreint de nostalgie évoque la fuite du temps :
« High on a mountain top, standing all alone / Wondering where the years of my life have flown… »
Mais The Lucy Story ne se résume pas à une exploration du passé. L’album contient aussi des moments de pur plaisir, comme On an Asteroid With You, chanson écrite par son père durant sa lune de miel. Un clin d’œil charmant à Tin Pan Alley, enregistré en live avec ses parents, qui célébraient alors leur 51ᵉ anniversaire de mariage. Autre perle : Beautiful Boy, enregistrée en 2012 lors d’un concert hommage à John Lennon. La voix de Kaplansky y résonne avec une douceur et une sincérité qui rendent hommage à l’esprit du morceau.
Des collaborations prestigieuses
The Lucy Story est aussi marqué par les rencontres qui ont jalonné son parcours. On y entend Dar Williams, Richard Shindell et Shawn Colvin, trois figures de la scène folk qui ont partagé des instants musicaux inoubliables avec elle.
Parmi les moments forts :
- Une version envoûtante de Hot Burrito #1 des Flying Burrito Brothers, suivie d’une reprise bouleversante de Love Hurts, où Richard Shindell incarne un Gram Parsons parfait face à la sensibilité vocale d’Emmylou Harris… alias Lucy Kaplansky.
- Un enregistrement live de Diamond in the Rough de Shawn Colvin en 1986, accompagné de John Leventhal à la guitare. La symbiose vocale entre Kaplansky et Colvin y est tout simplement magique.
- Un duo avec Colvin sur Green Pastures de Ralph Stanley, enregistré la même année lors d’une session radio sur WXRK-FM.
L’album fait aussi la part belle aux influences country et bluegrass, avec des collaborations avec des musiciens de renom comme Larry Campbell, Andy Statman, Tony Trischka et Duke Levine.
Une artiste fidèle à sa vérité
Lucy Kaplansky a toujours été une artiste à contre-courant. En plein essor dans les années 90, elle décide pourtant de mener une double vie : chanteuse la nuit, psychologue le jour. Titulaire d’un doctorat en psychologie clinique, elle travaille plusieurs années en hôpital psychiatrique avant de prendre la décision, difficile mais nécessaire, de se consacrer entièrement à la musique.
Comme elle le confie :
« J’ai toujours voulu chanter à plein temps. Ce n’était pas une question de savoir si j’allais le faire, mais quand. Une fois que j’ai pris cette décision, je n’ai jamais regardé en arrière. »
Ce choix audacieux l’a menée à une carrière florissante, jalonnée d’albums encensés par la critique et d’une fidélité indéfectible à ses racines folk. The Lucy Story témoigne de cette authenticité, en explorant des chansons qui capturent l’essence même de son parcours : l’amour, la perte, l’espoir, l’introspection et la joie simple de chanter.Ses chansons, souvent autobiographiques, traitent des complexités du cœur et de l’âme humaine. Comme elle l’explique :
« Quand j’écoute de la musique ou que je lis quelque chose, il faut que cela sonne vrai, profondément. C’est ce que j’essaie de transmettre dans mes chansons. »
Un trésor à découvrir… en format physique uniquement
Dans une époque où le streaming règne en maître, Lucy Kaplansky fait un choix singulier : The Lucy Story ne sera pas disponible sur les plateformes habituelles. Pour l’écouter, il faudra se procurer l’album physique sur son site officiel. Un pari audacieux, mais qui correspond bien à l’âme de cet album-rétrospective. Car au-delà de la musique, c’est une invitation à ralentir, à savourer chaque note, chaque anecdote, chaque instant volé au temps. En définitive, The Lucy Story est plus qu’un simple album : c’est un hommage vibrant à une vie dédiée à la musique. Une plongée intime dans l’univers d’une artiste qui, après près de cinq décennies de carrière, continue de nous émouvoir avec sa voix unique et son amour indéfectible pour la folk.
The Lucy Story: Unreleased & Rare Tracks, 1976-2023 est disponible en exclusivité sur le site officiel de Lucy Kaplansky. À écouter sans modération pour tous les amoureux de la folk authentique.
Biographie de Lucy Kaplansky
Lucy Kaplansky est une figure incontournable de la scène folk américaine, une artiste à la voix lumineuse et à la carrière aussi singulière qu’inspirante. Originaire de Chicago, elle commence à chanter dès l’adolescence dans des clubs de folk locaux avant de s’envoler pour New York à l’âge de 18 ans. Là, elle plonge au cœur de l’effervescence musicale de Greenwich Village, côtoyant Suzanne Vega, Steve Forbert, The Roches, et surtout Shawn Colvin, avec qui elle forme un duo très prometteur.
Alors que le New York Times prédit une carrière fulgurante pour elle, Kaplansky prend un virage inattendu : elle abandonne la musique pour étudier la psychologie et obtient un doctorat en psychologie clinique à l’université Yeshiva. Pendant plusieurs années, elle travaille dans un hôpital new-yorkais avec des patients souffrant de troubles mentaux sévères, tout en maintenant une pratique privée. Pourtant, la musique ne cesse de l’appeler.
Ses amis musiciens, désormais signés sur des labels, la sollicitent pour des harmonies vocales sur leurs albums. Elle chante ainsi sur Steady On de Shawn Colvin (qui remportera un Grammy), mais aussi sur Lone Star State of Mind et Little Love Affairs de Nanci Griffith. Son timbre de voix unique trouve également sa place dans des bandes originales de films comme Pretty in Pink et The Firm, et même dans des publicités, dont la fameuse campagne “The Heartbeat of America” pour Chevrolet.
Le véritable retour de Kaplansky sur le devant de la scène s’opère grâce à Shawn Colvin, qui lui propose de produire son premier album solo. Bob Feldman, président du label Red House Records, est immédiatement conquis en écoutant les enregistrements. The Tide sort en 1994 et marque le début d’une carrière musicale à plein temps. En 1996, Flesh and Bone assoit son talent de songwriter, mais c’est avec Ten Year Night (1999) et Every Single Day (2001) qu’elle atteint une reconnaissance majeure. Ces albums remportent l’AFIM Award du meilleur album pop indépendant et lui valent des apparitions sur CBS et NPR.
En parallèle, elle rejoint Dar Williams et Richard Shindell pour former Cry Cry Cry, un supergroupe folk qui rencontre un immense succès en 1998. Leur album éponyme et leur tournée nationale font découvrir sa voix à un public encore plus large. En 2010, elle récidive avec Red Horse, un trio avec John Gorka et Eliza Gilkyson, dont l’album devient un incontournable des radios folk.
Tout au long de sa carrière, Kaplansky explore les thèmes de la famille, de la mémoire et du passage du temps. The Red Thread (2004) aborde l’héritage et les liens familiaux, tandis que Over the Hills (2007) et Reunion (2012) capturent l’essence des émotions humaines. En 2018, Everyday Street propose une approche plus épurée, capturant l’intimité et la spontanéité de ses concerts.
Son dernier album en date, The Lucy Story: Unreleased & Rare Tracks, 1976-2023, sorti en janvier 2025, est une rétrospective musicale fascinante. Il rassemble 25 morceaux rares ou inédits qui racontent son parcours, depuis ses premières reprises enregistrées dans sa chambre jusqu’à ses collaborations avec les plus grands noms de la folk.
Lucy Kaplansky continue aujourd’hui de tourner à travers les États-Unis et l’Europe, avec une communauté de fans fidèles. Son album Ten Year Night demeure le plus vendu du catalogue Red House Records, et sa version de More Than This de Roxy Music cumule plus de 12 millions d’écoutes sur Spotify. Entre concerts, enregistrements et collaborations, elle prouve que sa passion pour la musique est plus vivante que jamais.
En savoir plus …
Site internet : https://lucykaplansky.com/home
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