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« Méritant de rester en France » : Propriétaire d’une brasserie, il soutient son employé menacé d’expulsion

Né au Gabon, Wenceslas Bouassa vit et travaille en France depuis 5 ans. Malheureusement, sa demande d’asile a été rejetée et il est menacé d’expulsion. Cette décision est impensable tant pour le Gabonais que pour son employeur, qui défend son dossier.

Wenceslas Bouassa, un homme de 46 ans et père de famille gabonais, a pris la décision de quitter son pays en 2019 et de demander l’asile en France. La raison de son départ est due à de graves persécutions fondées sur ses opinions politiques et son soutien aux membres de l’opposition lors de l’élection présidentielle de 2016, comme l’a indiqué son avocat Jean-Charles Paras dans une lettre envoyée à la cour administrative d’appel de Lyon.

Au Gabon, Wenceslas Bouassa a été à plusieurs reprises « menacé » et « détenu » pour avoir été « interrogé sur ses liens avec l’opposition ». À la suite d’une agression, il a pris la décision de quitter son pays en juin 2019 et de demander l’asile en France avec sa femme et son fils de 2 ans.

Sa situation est précaire en raison de son expulsion potentielle

En août 2019, à son arrivée en France, la famille a reçu l’aide de l’association « Un toit, c’est tout ». Wenceslas Bouassa vit près de Saint-Étienne depuis cinq ans. Il a commencé par être maraîcher bénévole avant de postuler pour un emploi à la Brasserie de l’Industrie à Saint-Just-Saint-Rambert. Il y travaille depuis un an et demi, sur un poste permanent de commis de cuisine.

Selon Wenceslas, une déclaration faite à [20 Minutes] , c’est un métier qu’il aime. Il a appris sur le tas et a travaillé pour s’améliorer. Il a de bonnes relations avec ses collègues de travail.

Wenceslas est confronté aux conséquences de son passé. Malgré le rejet de sa demande d’asile, il est aujourd’hui sans papiers et risque d’être expulsé. Il a fait appel de son OQTB (Obligation de quitter le territoire français) devant la cour administrative d’appel. Cependant, le préfet n’a pas attendu la décision de la cour et a déjà ordonné l’expulsion de Wenceslas. Il devra donc quitter la France le 3 avril, mais son retour au Gabon pourrait être sanctionné par une peine d’emprisonnement.

Selon [20 Minutes], la raison pour laquelle nous avons fui est due aux menaces qui pèsent sur nous. Je ne veux pas quitter ma femme, qui enseigne le français pour la Croix-Rouge, ni mes enfants. Ma fille est née ici. Je pensais que le fait d’avoir un emploi prouverait mon intégration, d’autant plus qu’il n’y a pas de barrière linguistique, a-t-il expliqué.

« Il mérite de rester »

Wenceslas n’est pas le seul à contester cette décision, son employeur, le propriétaire de la brasserie, n’hésite pas à plaider sa cause.

Selon le patron d’une brasserie française, cette personne est très respectée et a gagné sa place au sein de notre entreprise. Elle contribue utilement au bon fonctionnement de notre entreprise. Dès le début, nous avons établi une bonne relation et nous avons relevé avec succès le défi de l’intégrer dans notre cuisine et de lui apprendre le métier. Ils ont toujours fait preuve d’enthousiasme et leurs compétences ainsi que leur attitude envers l’équipe nous ont amenés à décider de les garder à bord. A mon avis, ils méritent de rester. Ils sont autonomes, paient leur loyer et leurs charges et ont un emploi officiel. Ils ne sont un fardeau pour personne et vivent leur vie avec nous comme n’importe quelle autre personne. Cette déclaration a été faite par le patron à 20 Minutes pour soutenir l’employé menacé d’expulsion.

L’organisation « Un toit, c’est tout » a lancé une [pétition] et travaille avec les autorités locales pour empêcher l’expulsion de Wenceslas du Gabon.

PS : Il vient juste d’obtenir l’annulation de l’arrêté d’expulsion de Wenceslas Bouassa. Il va obtenir un titre de séjour. Un immense merci pour votre soutien.

Wenceslas pourra, en toute quiétude, venir voir sa femme Carine jouer le 6 avril dans la pièce de Matéi Visniec « On est trop nombreux sur ce putain de bateau », présentée par la Cie Arts Solidaires . Pièce jouée avec la participation de familles réfugiées. Une première à St-Just St-Rambert .

Devenez adhérent de l’association Jimagine.org : cliquez-ici

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