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Résister par les mots : la presse clandestine mise à l’honneur sur Resistance in Belgium

Le 21 octobre 2024 a marqué une étape importante pour les historiens, les chercheurs et tous les curieux de la Seconde Guerre mondiale. Ce jour-là, le CegeSoma/Archives de l’État a lancé Resistance in Belgium, une base de données nationale inédite consacrée à la Résistance en Belgique. En quelques clics, chacun peut désormais explorer des milliers de parcours individuels, souvent héroïques, de femmes et d’hommes qui ont risqué leur vie pour s’opposer à l’occupant nazi. Dès son lancement, la plateforme comptait plus de 42 000 fiches biographiques relatives aux résistants impliqués dans les services de renseignements et d’action. Mais l’actualité est venue élargir encore cet outil précieux : près de 23 000 nouvelles fiches viennent d’être ajoutées, consacrées cette fois aux personnes qui ont demandé et, parfois, obtenu le statut officiel de « résistant·e par la presse clandestine ». Résultat : ce sont aujourd’hui près de 65 000 fiches détaillées qui sont consultables gratuitement en ligne. À terme, l’objectif affiché est ambitieux : constituer une base de données couvrant l’ensemble des résistants de Belgique.

Résister avec de l’encre et du papier

Qu’entend-on exactement par « résistance par la presse clandestine » ?
Dès l’été 1940, alors que la Belgique est occupée depuis quelques semaines, de petits groupes de citoyens décident de lutter contre la propagande allemande en créant leurs propres journaux. Réalisés en secret, souvent à la main ou avec des moyens d’impression rudimentaires, ces écrits circulent sous le manteau. On en recensera environ 675 titres différents tout au long de l’Occupation, mais seule une vingtaine survivront jusqu’à la Libération. Ces feuilles, parfois très modestes, poursuivent plusieurs objectifs : remonter le moral d’une population abattue, informer de façon indépendante, diffuser des nouvelles du front et des Alliés, et inciter à des actes concrets de résistance. Certaines publications resteront très locales, d’autres atteindront un public plus large, surtout en Belgique francophone. Mais ce combat avait un prix : au moins 1 650 personnes ayant participé à la presse clandestine – rédacteurs, imprimeurs, distributeurs – périront sous les coups de la répression nazie.

Une plongée dans les parcours individuels

Les nouvelles fiches ajoutées à la base de données donnent un visage à ces anonymes. Chaque notice biographique comprend :

  • Une carte d’identité complète (nom, date et lieu de naissance, profession, domicile, etc.)
  • Les réseaux ou mouvements auxquels la personne était liée
  • Les statuts de reconnaissance nationale demandés et/ou obtenus
  • Les informations sur les arrestations, déportations ou exécutions éventuelles
  • Et, pour les 12 000 personnes officiellement reconnues comme résistants par la presse clandestine, les détails sur les journaux auxquels elles ont collaboré.

L’utilisateur peut également accéder à des documents numérisés : les exemplaires des journaux clandestins, les dossiers originaux et les notices descriptives des titres via la base warpress.cegesoma.be. Une manière unique de relier l’histoire individuelle à l’histoire collective.

Un outil accessible à tous

Naviguer sur Resistance in Belgium est simple : une recherche par nom ou par domicile suffit pour retrouver une fiche. Les chercheurs plus expérimentés peuvent aller plus loin grâce aux requêtes SPARQL, qui permettent de croiser des centaines de milliers de données selon divers critères. Une section « FAQ » très détaillée guide les utilisateurs et explique la nature des sources utilisées, ainsi que la méthodologie adoptée pour constituer les dossiers.

Pour ceux qui souhaitent obtenir une copie des documents originaux, des contacts précis sont fournis :

  • Service Archives des Victimes de la Guerre pour les dossiers « statut presse clandestine » (aos_avg@arch.be)
  • CegeSoma pour les dossiers de l’Union nationale de la presse clandestine et du Front de l’Indépendance (cegesoma@arch.be).

Une mémoire vivante à portée de clic

Plus qu’un simple répertoire, Resistance in Belgium est une véritable passerelle entre le passé et le présent. En donnant accès aux parcours de celles et ceux qui ont choisi de prendre la plume pour résister, le projet contribue à maintenir vivante la mémoire de ces actes courageux. Il nous rappelle aussi que, face à l’oppression, l’information libre et indépendante est une arme essentielle.

Pour explorer cette base de données et peut-être retrouver le nom d’un ancêtre ou d’un voisin ayant participé à l’histoire, il suffit de se rendre sur resistanceinbelgium.be.

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