Pourquoi le film fait-parler
Le film “ Sacré Cœur “, réalisé par Steven J. Gunnell et Sabrina Gunnell, est un “docu-fiction” qui retrace la dévotion du Sacré-Cœur de Jésus, et plus particulièrement l’apparition à sainte Marguerite‑Marie Alacoque au XVIIème siècle, ainsi que la façon dont cette dévotion continue à transformer des vies aujourd’hui. La distribution indique : sortie le 1er octobre 2025 en France pour ce film.
Pourquoi “on” en parle
- La polémique autour d’une « censure » à Marseille
À Marseille, une projection prévue dans un lieu municipal (le château de la Buzine) a été annulée par la municipalité, au motif que le film était de nature “confessionnelle” et soulevait la question de la laïcité. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a déclaré que la décision reposait sur “l’application stricte de la loi” (la 1905 sur la séparation des Églises et de l’État) relative aux locaux publics.
D’autres sources précisent que la mairie affirme qu’il ne s’agit pas d’un “ interdiction générale” du film à Marseille, mais d’un refus d’utilisation d’un lieu public identifiable. Le dossier est suivi par les médias comme un cas de liberté d’expression vs laïcité. - Le succès et la réception du film
Le film est présenté dans certains médias comme un succès pour un film à audience chrétienne : “déjà 200 000 spectateurs” annoncés dans un article (ce qui, pour un film français de niche, est remarquable). - La nature confessionnelle et la question de la propagande
Puisque le thème est explicitement religieux (le cœur de Jésus, la dévotion catholique) et que les réalisateurs sont connus dans le cinéma ou la vidéo chrétienne, le débat est lancé : s’agit-il d’un film purement artistique, d’un documentaire neutre, d’une œuvre de foi, d’une propagande religieuse ?
A-t-il vraiment été “censuré” à Marseille ?
Oui, mais la situation est nuancée.
- Une projection prévue dans un lieu municipal à Marseille a été annulée au dernier moment par la mairie pour motif de laïcité.
- Cependant, cela ne fait pas de la ville une interdiction générale du film : le film reste diffusable dans des salles privées à Marseille. La municipalité indique qu’elle ne souhaitait pas accueillir ce film dans un local public.
- La polémique parle de “censure” parce que l’annulation s’est faite très tard et via la mairie, ce qui pour beaucoup symbolise un refus d’expression religieuse. D’autres estiment que c’est l’application de la neutralité laïque.
- Il n’y a pas (du moins à ce stade public) de condamnation judiciaire complète ou d’interdiction large, mais un cas administratif local qui alimente le débat.
En résumé : oui, un acte concret d’annulation a eu lieu dans un cadre municipal à Marseille — mais non, ce n’est pas une interdiction totale du film dans la ville, ni une “ censure juridiquement complète” ouverte à l’échelle nationale.
Est-ce un film de “propagande catholique” ?
Cela dépend de ce que l’on entend par “propagande”. Voici les éléments :
Éléments qui plaident pour
- Le film est clairement adressé à un public intéressé par la foi catholique : le synopsis parle de la puissance de la dévotion au Sacré-Cœur qui “transforme des vies”.
- Il a été produit par des réalisateurs qui travaillent dans le champ chrétien (Steven et Sabrina Gunnell) et s’inscrit dans une dynamique de diffusion de films “de foi” ou “thématiques chrétiennes”. (Voir fiche Wikipédia de Steven Gunnell : mention de succès liés à ce film « lié à la polémique… »)
- Le traitement historique/religieux est explicitement confessionnel (apparitions, témoignages croyants, engagement spirituel) plutôt que purement critique ou neutre.
Éléments qui plaident contre
- Le terme “propagande” implique souvent un message univoque, voire manipulatif, avec peu de recul critique. Il n’est pas certain que le film soit uniquement “ propagande” dans ce sens : il se présente comme un “docu-fiction” avec reconstitutions historiques, interviews, témoignages.
- Il est, au moins en partie, destiné à un large public (“tous publics” selon la fiche) et pas exclusivement à des croyants.
- On ne dispose pas encore de nombreuses analyses critiques indépendantes (dans la presse généraliste) qui démontrent qu’il s’agit d’un film de propagande, avec tous les éléments caractéristiques de manipulations.
Mon jugement
Je dirais que oui, le film porte clairement une intention religieuse et s’adresse à un public chrétien (et en particulier catholique) avec posivité envers la foi. Mais l’appeler « propagande » dépendra de votre définition — c’est-à-dire s’il présente la foi sans nuance ou s’il invite à un questionnement. Il est donc plutôt un film de foi/confessionnel que strictement un film “propagandiste” en sens péjoratif, même si certains le perçoivent ainsi.
Qui sont les producteurs / réalisateurs Steven & Sabrina Gunnell
Steven J. Gunnell
- D’après la fiche Wikipédia : ancien membre du boys band “Alliage” (1990s) puis reconversion dans la foi et le cinéma chrétien. Il dirige (avec son épouse) une société de production de films. Il est co-réalisateur de « Sacré Cœur ».Son parcours personnel est présenté dans un article du film : naissance difficile, combat pour la vie, conversion spirituelle…
Sabrina Gunnell
- Épouse de Steven Gunnell, et co-réalisatrice du film. Elle figure dans le film comme actrice également (dans la distribution : Sabrina Gunnell joue la Vierge Marie . Ensemble, ils sont identifiés comme le couple à l’origine de la société de production, et engagés dans des films à thématique chrétienne.
Trois raisons pour aller voir le film
- Approfondissement spirituel et culturel : Si vous êtes intéressé par la dimension religieuse, par la dévotion au Sacré-Cœur ou simplement par les thèmes de la foi et de l’histoire de la spiritualité catholique, le film offre un regard contemporain sur cette tradition.
- Originalité dans le paysage cinéma : Il propose un thème assez rare — une docu-fiction à dominante chrétienne dans le circuit cinéma français grand public. Cela peut être l’occasion de diversifier ses choix de film.
- Débat et questionnement : Même si vous n’êtes pas croyant, le film peut susciter une réflexion : sur la place de la religion dans la société, la laïcité, le rôle des images et des reconstitutions historiques, etc. Le contexte polémique autour de sa projection renforce cet intérêt.
Trois raisons pour ne pas aller voir le film
- Public très ciblé / manque de neutralité : Si vous cherchez un film avec un point de vue totalement neutre ou critique vis-à-vis de la religion, ce n’est probablement pas celui-ci : l’angle est clairement favorable à la foi catholique.
- Risques de style “documentaire promotionnel” : Pour certains spectateurs, le ton pourrait sembler trop orienté, trop “confessionnel”, voire propagandiste, ce qui peut limiter l’intérêt artistique ou dramatique pour un public plus sceptique.
- Débat polémique qui peut parasiter l’expérience : Si vous n’êtes pas à l’aise avec les films engagés ou à dimension religieuse ou politique, le contexte de “censure”, “laïcité”, “débats publics” peut détourner votre attention de l’œuvre elle-même et polariser votre ressenti.
Aperçu des critiques de presse (et de spectateurs) pour le film Sacré Cœur afin de nourrir votre réflexion.
Ce qu’on retient de positif
- Plusieurs critiques saluent l’authenticité de la démarche, notamment la combinaison de reconstitutions historiques + témoignages contemporains. Par exemple, un critique note : “Un bon documentaire … sur un aspect méconnu du grand-public sur le christianisme. Sur le plan artistique, ce documentaire est une réussite : scénettes historiques de qualité, entrevues avec les prêtres et les croyants.”
- Le film est décrit comme “sincère et spirituel”. Un commentaire sur SensCritique :” Un documentaire fiction sincère et spirituel. Pas du grand cinéma, mais un vrai moment de foi et de partage.”
- Le succès populaire et la réaction du public sont aussi mis en avant : “ …Sacré Cœur a rapidement dépassé les attentes. … Le film parle non seulement aux chrétiens mais aussi à tous ceux qui s’interrogent sur la compassion, l’amour divin, et la recherche de sens. “
Ce qu’on lui reproche / les réserves
- Le film est parfois critiqué sur le plan strictement cinématographique : un critique écrit : “On s’y perd… et c’est peut-être la seule façon d’y croire un peu. … Les Gunnell, eux… ne font pas semblant d’y croire comme au musée. Ils rejouent, mais mal. Volontairement ? Pas sûr. “
- D’autres soulignent une longueur ou un rythme perfectible : “Ce documentaire est long et aurait été mieux en deux épisodes. Ce format n’est hélas pas possible au cinéma. “
- Enfin, certains jugent le discours assez clairement confessionnel et estiment que le film est moins adapté à ceux qui cherchent une approche neutre ou critique de la foi. Par exemple : “ …chaque personne touchée s’est trouvée innondée de paix… “ mais il est précisé que ça ne s’adresse pas forcément à tous.
Autres éléments de contexte critique / polémique
- Il y a une vraie polémique autour de la promotion et de la diffusion : la régie publicitaire de la RATP/SNCF (MédiaTransports) a refusé la diffusion des affiches du film dans les gares/métro en France, jugeant qu’elles étaient “ confessionnelles et prosélytes “.
- Concernant l’annulation d’une projection à Marseille : la municipalité avait déprogrammé une séance, ce qui a été critiqué comme un acte de “censure” par les réalisateurs. Le tribunal administratif a ensuite ordonné la reprogrammation.
- Quelques médias relèvent que le film est devenu un phénomène « événementiel », avec des entrées bien au-dessus des films habituels à thème religieux, ce qui renforce sa visibilité.
En résumé
- Si vous êtes ouvert à l’idée d’un film à forte dimension religieuse/spirituelle, “ Sacré Cœur “ semble offrir une expérience sincère, émotive, qui interpelle.
- Si vous cherchez un film critique, neutre ou purement artistique dans sa démarche, certaines réserves doivent être prises en compte : la mise en scène est jugée inégale, le format un peu long, et l’angle clairement confessionnel.
- Enfin, la controverse autour de sa diffusion ajoute une couche d’intérêt (ou de polarisation) qui peut influencer votre perception avant même d’avoir vu le film.
