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Shadows and silence : Tessa Souter donne une âme jazz à l’univers d’Erik Satie

Le 27 juin 2025 marque un siècle depuis la disparition d’Érik Satie, figure énigmatique et fondatrice de la musique moderne. C’est à cette date symbolique que la chanteuse et parolière Tessa Souter publie son nouvel album, Shadows and Silence: The Erik Satie Project, fruit d’un long compagnonnage artistique et intime avec l’œuvre du compositeur français. Plus qu’un simple hommage, ce disque est une quête personnelle, une traversée des émotions humaines sur fond de jazz raffiné, où l’élégance musicale côtoie la vulnérabilité des souvenirs.

Une voix, une plume, un parcours d’exception : Tessa Souter – “A truly beautiful voice which she uses to unearth and get to the core of really great songs,” disait Dermot Hussey sur Sirius Radio. Née à Londres d’une mère anglaise et d’un père afro-trinidadien qu’elle n’a rencontré que plus tard, Tessa Souter grandit au son de la musique. Sa mère, chanteuse amateure de talent, lui apprend à chanter dès l’âge de trois ans. Elle apprend le piano à huit ans, puis la guitare, en autodidacte, pour interpréter les chansons de Sandy Denny ou de Pentangle. À 16 ans, elle devient mère, à 18, mère célibataire. Pendant deux décennies, elle construit sa vie autour de son fils, reprenant ses études, jusqu’à l’obtention d’un diplôme en littérature anglaise à Londres. Elle se dirige alors vers une carrière de journaliste et rédactrice (notamment pour Elle, Cosmopolitan, Guardian, South China Morning Post, etc.), jusqu’à ce qu’une rencontre avec le photojournaliste Stefan Lorant l’entraîne aux États-Unis. D’abord à San Francisco, puis à New York, où elle s’installe définitivement.

C’est là, à New York, que la musique reprend sa place. Après un karaoké et les encouragements de l’auteur Mark Burford, elle chante dans les clubs de jazz, est repérée par David Lahm qui l’oriente vers le jazz. Elle suit alors un mentorat avec Mark Murphy, qui lui donnera les clés de la scène. Depuis, elle a enregistré cinq albums acclamés par la critique : Listen Love (2004), Nights of Key Largo (2008), Obsession (2009), Beyond the Blue (2012), et Picture in Black and White (2018), ce dernier explorant ses racines biraciales avec une poignance remarquable. Elle a chanté avec Steve Kuhn, Joel Frahm, Billy Drummond (son époux), Romero Lubambo, Yotam Silberstein, ou encore Charnett Moffett. Elle s’est produite sur les plus grandes scènes du jazz : SF Jazz, Kennedy Center, Blue Note (NY, Beijing, Shanghai), Ronnie Scott’s, Jazz Festivals de Londres et d’Edimbourg, Star Eyes (Nagoya), etc.

À la fois autodidacte et perfectionniste, Souter est une chanteuse rare, qui transforme chaque chanson en événement intime. Elle mêle le jazz à des touches flamenco, orientales, classiques et brésiliennes, avec une sincérité déconcertante. « There’s something raw and real about hearing Tessa Souter sing, » écrivait le LA Weekly. Sa voix n’imite jamais, elle révèle. Sa plume, elle, explore les territoires méconnus de l’instrumental, en y posant des mots vibrants d’âme.

Satie, entre lumières et fantômes – Compositeur de génie, figure du minimalisme avant la lettre, Érik Satie (1866-1925) fut longtemps relégué aux marges. Son œuvre, à la fois simple et abyssale, a pourtant inspiré Debussy, Ravel, Stravinsky, John Cage, et bien d’autres. Célèbre pour ses Gymnopédies et Gnossiennes, il inventa aussi la “musique d’ameublement” (l’ancêtre du muzak) et fonda une religion à membre unique : lui-même. Avec Shadows and Silence, Tessa Souter choisit de rendre hommage à la fois à la musique et à l’homme. La lenteur de ses morceaux devient ici un espace d’expression, où les silences sont aussi évocateurs que les notes. (Photo : Erik Satie)

Un album entre les mondes – La génèse de l’album remonte à 2006, à l’écoute d’une version vocale de Gnossienne No. 1 par Anne Ducros. Le projet mûrit lentement, jusqu’à être réactivé durant le confinement. La naissance d’un enfant, la perte de proches, la mort de sa mère en juin dernier… Chaque titre est ancré dans une expérience. Parmi les moments forts : Rayga’s Song (Gymnopédie No. 1), Mood de Ron Carter, Avec le Temps de Léo Ferré, ou encore Vexations, métaphore obsessionnelle de la rupture. Accompagnée de Luis Perdomo (piano), Yasushi Nakamura (basse), Billy Drummond (batterie), Nadje Noordhuis (bugle) et Steve Wilson (saxophone), Souter navigue entre compositions de Satie et pièces jazz contemporaines avec une évidence bouleversante.

Un hommage rare et necessaire – À l’heure où l’on commémore le centenaire de Satie, Shadows and Silence n’est pas qu’un album hommage. C’est un acte de foi en la musique comme lien invisible entre les âmes, entre les vivants et les morts, entre les époques. Tessa Souter redonne chair à l’ombre de Satie, en l’habillant de mots et d’émotion. Comme elle le dit si bien : “Satie est devenu un compagnon de route, un guide, une présence.”

Un album à écouter les yeux fermés. Et le cœur grand ouvert.

Sortie : 27 juin 2025 (Noanara Music)

Concert de lancement : 1er juillet à Joe’s Pub (NYC) : https://publictheater.org/joes-pub

Site : tessasouter.com

Facebook : https://www.facebook.com/tessaelizabethsouter/

Instagram : https://www.instagram.com/tessasouter/

Youtube : https://www.youtube.com/@TessaSouter

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