Le mensonge sur un CV est une pratique plus répandue qu’on ne le pense. De nombreux candidats, face à la pression du marché du travail et aux exigences parfois rigides des recruteurs, sont tentés d’embellir leur parcours ou d’inventer certaines compétences. Mais quels sont les véritables enjeux d’un tel choix ?
1. Pourquoi certains candidats mentent-ils sur leur CV ?
- Pression du marché du travail : La concurrence est rude et certains postes exigent des qualifications élevées. Beaucoup de candidats craignent d’être automatiquement éliminés s’ils ne remplissent pas tous les critères exigés.
- Focalisation excessive sur les diplômes : Certains employeurs privilégient les diplômes au détriment des compétences réelles. Un candidat compétent mais sans le titre adéquat peut se sentir obligé d’adapter son CV pour éviter d’être écarté injustement.
- Expériences insuffisantes ou lacunaires : Les jeunes diplômés ou ceux ayant connu des périodes de chômage peuvent être tentés d’inventer ou d’exagérer certaines expériences professionnelles.
- Désir de correspondre au « candidat idéal » : Les descriptions de postes sont parfois tellement exigeantes que peu de personnes y correspondent réellement. Certains candidats modifient leur CV pour apparaître comme le parfait candidat.
2. Quels sont les risques du mensonge sur un CV ?
- Vérification des informations : De plus en plus d’entreprises effectuent des contrôles poussés des antécédents professionnels et académiques des candidats. Un faux diplôme ou une expérience exagérée peut facilement être détecté.
- Perte de crédibilité : Si le mensonge est découvert, même après l’embauche, la confiance de l’employeur est rompue, ce qui peut mener à un licenciement immédiat.
- Conséquences légales : Dans certains cas, notamment pour des postes exigeant des certifications officielles (médecine, ingénierie, finance), le mensonge peut entraîner des poursuites judiciaires.
- Difficultés à tenir le poste : Si un candidat prétend maîtriser une compétence qu’il ne possède pas, il risque d’échouer dans ses missions, ce qui nuira à sa carrière et à son employabilité future.
3. Les alternatives au mensonge : comment valoriser ses compétences sans tricher ?
- Miser sur les compétences transférables : Plutôt que d’inventer une expérience, il est plus efficace de mettre en avant des compétences acquises dans d’autres contextes (bénévolat, projets personnels, formations autodidactes).
- Se former et obtenir des certifications : De nombreuses plateformes permettent aujourd’hui d’acquérir des compétences en ligne avec des certifications reconnues (Coursera, OpenClassrooms, LinkedIn Learning, etc.).
- Travailler son storytelling : Il est possible de justifier un parcours atypique en mettant en avant son évolution, sa curiosité et sa capacité à apprendre rapidement.
- Postuler dans des entreprises valorisant les compétences avant les diplômes : Certaines entreprises adoptent une approche plus souple du recrutement, privilégiant les tests pratiques et les entretiens basés sur les réalisations concrètes plutôt que sur les titres académiques.
- Être honnête et confiant : Un bon recruteur sait qu’un CV parfait n’existe pas. Un candidat qui admet ses lacunes tout en montrant sa motivation et son potentiel aura plus de chances d’être retenu qu’un menteur démasqué.
4. Pris en flagrant délit ? Restez calme et soyez honnête
Et si votre mensonge est découvert ? « Dans ce cas, la seule bonne approche est de jouer cartes sur table », conseille Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half « Il peut s’agir d’une erreur humaine : une faute dans les données ou un malentendu, ce qui peut être rectifié. Mais s’il s’agit d’une tromperie délibérée, l’alerte rouge s’enclenche directement et il y a de fortes chances que cela signifie la fin du processus de recrutement pour vous. »Les employeurs ont de bonnes raisons d’être vigilants. « Il ne s’agit pas seulement du CV lui-même, mais avant tout de confiance. Quelqu’un qui n’est pas honnête dès le départ crée des doutes sur la manière dont elle se comportera sur son lieu de travail. Le risque est tout simplement trop élevé. En tant qu’employeur, posez toujours les bonnes questions lors de l’entretien », conseille Joël Poilvache. « Continuez à poser des questions si quelque chose n’est pas clair, vérifiez les références et prenez le temps de comparer un CV à un profil en ligne. Quelques questions ciblées permettent souvent de découvrir la vérité. »
Conclusion
Si la tentation de mentir sur un CV peut sembler compréhensible face à des exigences parfois irréalistes des employeurs, les risques encourus dépassent largement les avantages à court terme. Plutôt que de falsifier son parcours, il est préférable d’adopter des stratégies alternatives pour valoriser son potentiel et trouver un employeur qui reconnaît la valeur des compétences réelles au-delà des diplômes.