Le 25 juillet 2025, le label Naxos World dévoilera Echoes of the Orient, premier album de la pianiste sino-britannique Katie Yao Morgan. Derrière ce titre délicatement évocateur se cache une œuvre musicale profondément ancrée dans la mémoire, l’amitié, et les résonances d’un Orient à la fois réel et rêvé. Plus qu’un simple album de piano, Echoes of the Orient est un récit sensible tissé de notes et de parfums lointains, un hommage rendu à l’Asie de l’Est, à la Malaisie natale de la compositrice Angeline Bell, et à la force des liens humains et artistiques.
Une œuvre née du souvenir et d’un empêchement – Tout commence à l’été 2023, lorsque Angeline Bell, pianiste et pédagogue britannique d’origine malaise, commence à écrire une série de pièces autobiographiques pour piano. Forte de trois décennies d’enseignement musical — notamment à la tête de la Bell Piano School — et de publications récentes chez Editions Musica Ferrum (99 pièces réparties sur cinq recueils), elle ressent le besoin de mettre en musique ses souvenirs d’enfance : le tumulte joyeux des marchés, la pluie torrentielle des moussons, les chants populaires, les fleurs des jardins, les gestes de ses aïeux. Mais la création prend un détour inattendu. Victime de syndromes des canaux carpien et cubital, Angeline doit renoncer à interpréter elle-même ses compositions. Elle fait alors appel à Katie Yao Morgan, une ancienne élève qu’elle a connue… à l’âge de quatre ans.
Katie Yao Morgan, la grâce d’un premier geste -Née de parents britanniques et chinois, Katie Yao Morgan découvre très tôt sa vocation musicale. C’est Angeline Bell qui, la première, détecte chez elle un talent hors du commun. Bien que leurs leçons soient interrompues par un séjour en Chine, les deux femmes resteront en contact, leur relation évoluant en une amitié sincère et durable. Katie poursuit sa formation auprès de maîtres tels que Marcel Baudet, Jean-Claude Vanden Eynden, Edith Fischer ou Jorge Pepi-Alos. En 2022, elle décroche un Bachelor en piano classique au prestigieux Conservatorium van Amsterdam, puis complète un Master en Répétiteurship en 2024. Lauréate de nombreux concours, elle se produit régulièrement en Europe et enseigne avec passion depuis 2018. C’est donc tout naturellement qu’elle accepte, avec émotion, de prêter ses mains à la musique d’Angeline. Elle déclare :
“Angeline a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur. Sans elle, je ne serais peut-être pas devenue pianiste. Elle a toujours été là pour moi, venant à mes concerts, même à l’étranger. Quand elle m’a proposé ce projet, je n’ai pas hésité une seconde.”

Une palette sonore aux mille nuances – Echoes of the Orient est une promenade musicale en quinze tableaux, chacun empreint de poésie, de mémoire et d’un attachement viscéral aux détails du quotidien oriental. Le disque s’ouvre sur “Grandfather’s Grocery Store”, portrait sonore d’une échoppe malaisienne où l’on entend presque le cliquetis de l’abacus, les voix bavardes des clientes, les sacs de riz qu’on pèse. Un instantané d’un monde disparu, mais immortalisé par la musique. L’album navigue entre influences populaires et compositions originales. Le second single, “Ikan Kekek”, revisite une chanson d’enfance apprise à l’école, joyeuse, absurde, tendre. L’arrangement incorpore un thème traditionnel tout en construisant un développement pianistique moderne, nuancé et structuré. L’œuvre explore aussi le dialogue entre les cultures. Le premier single, “Plum Blossom” (sortie le 4 juillet 2025), met en scène le piano de Katie aux côtés de l’erhu virtuose de Xiao Wang, instrument à deux cordes typique de la Chine, au timbre délicieusement proche de la voix humaine. Xiao Wang, musicienne reconnue ayant collaboré avec des orchestres et sur des bandes originales de films comme Shang-Chi ou Born in China, parle d’une expérience bouleversante :
“Dès la première lecture, j’ai été touchée par la sensibilité des mélodies. Elles sont pleines d’imagination, et Angeline a su tirer parti de la richesse expressive de l’erhu. “
Un Orient réinventé – Parmi les autres morceaux marquants, on retrouve “Blue Lotus”, aux accents méditatifs, “Monsoon”, où les cordes pincées de l’erhu simulent les gouttes de pluie, ou encore “Azalea”, inspiré par les massifs de fleurs flamboyantes d’un jardin anglais. Tout au long du disque, le thème de la nature agit comme fil conducteur : un Orient végétal, mouvant, sensuel, mais toujours pacifié, réconcilié avec la mémoire. Katie Yao Morgan signe également deux compositions personnelles, prolongeant l’univers d’Angeline tout en y insufflant sa propre voix. Ces pièces, inspirées de contes et de paysages, confirment la maturité artistique d’une jeune pianiste déjà à l’aise avec l’intime et le poétique.

Une transmission lumineuse – Echoes of the Orient est bien plus qu’un premier album : c’est un témoignage de gratitude, une offrande à la mémoire, et un acte de transmission intergénérationnel. C’est aussi un dialogue entre deux femmes artistes, entre deux continents, entre l’ombre et la lumière. À travers cet enregistrement sensible et raffiné, Katie Yao Morgan entre avec grâce dans le monde discographique. Quant à Angeline Bell, elle signe une œuvre forte, personnelle, à la croisée du journal intime et de la carte postale sonore. Un disque à écouter comme on feuillette un carnet de voyage, les yeux fermés, le cœur ouvert.
Echoes of the Orient – Katie Yao Morgan
Sortie : 25 juillet 2025 (Naxos World)
Partition disponible chez Editions Musica Ferrum à partir du 25 septembre 2025.
Avec la participation exceptionnelle de Xiao Wang (erhu).
Pour en savoir plus
Instagram : https://www.instagram.com/katieyaomorgan/
Naxos World : https://www.naxos.com/individuallabel?labelid=NWC
ARC Music : https://www.arcmusic.co.uk/