Ce week-end, on ajuste notre horloge ! Quand, de quelle manière, et pourquoi ?
Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2025, la France adopte l’heure d’hiver : à 3 heures du matin, il sera en réalité 2 heures ! D’où vient cette étrange habitude ? Depuis quand cela a-t-il commencé et jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Par exemple, saviez-vous qu’en Outre-mer, il n’y a pas de changement d’heure ?
Vous vous interrogez probablement à chaque modification de l’heure sur la nécessité d’avancer ou de reculer les aiguilles ? Voici un petit truc mnémotechnique très facile à retenir : en AVril, on AVance d’une heure (ce qui signifie que l’on perd une heure de sommeil), tandis qu’en octobRE, on REcule d’une heure.
En 1973, le choc pétrolier provoque un nouveau tournant dans l’histoire
Le passage à l’heure d’été a été instauré en France en 1975 en réponse au premier choc pétrolier de 1973. Cette crise économique et énergétique a poussé les gouvernements à diminuer leur consommation d’énergie en synchronisant les heures de travail avec les périodes d’ensoleillement, afin de réduire les besoins d’éclairage en soirée. Par conséquent, la diminution de la luminosité entraîne le retrait d’une heure en hiver, ce qui sert de moyen mnémotechnique pour se rappeler si l’on doit avancer ou reculer sa montre.
D’après une recherche menée par l’Agence de la transition écologique (Ademe), la France pourrait réaliser une économie de 351 GWh par an grâce au changement d’heure, ce qui représente 0,07 % de sa consommation énergétique globale.
Les origines du fuseau horaire français remontent aux deux guerres
L’heure d’hiver est considérée comme l’heure « normale » en France. Cependant, elle est décalée d’une heure par rapport à ce que l’on appelle le temps universel coordonné (UTC), soit UTC+1. Cette situation trouve son origine durant la Seconde Guerre mondiale. En effet, la France occupée adopte l’heure allemande, et le régime de Vichy suivra plus tard pour des raisons logistiques. L’Allemagne a déjà été à l’heure d’été depuis la Première Guerre mondiale, tout comme la France et la Grande-Bretagne qui l’avaient instaurée en 1916 pour faire face à une pénurie de charbon.
Après la Libération, le décret du 14 août 1945 établit définitivement l’heure légale, qui est décalée d’une heure par rapport à l’heure de son fuseau horaire. Avec la réintroduction de l’heure d’été en 1976 (décidée en 1975), ce décalage augmentera à deux heures durant l’été.
En 2002, coordination des 27 pays européens
Dans les années 1980, le passage à l’heure d’été est devenu courant dans l’ensemble de l’Europe, chaque nation fixant ses propres dates. Dans un souci d’uniformité, les dates des changements d’heure ont été harmonisées en 2002 au sein des 27 États membres de l’Union européenne :
Dans différentes régions du globe, de nombreux pays poursuivent cette pratique, bien que ce ne soit pas nécessairement sur l’intégralité de leur territoire, comme c’est le cas pour le Canada, les États-Unis et le Brésil. D’autres pays, comme l’Argentine, la Tunisie, l’Égypte et la Turquie, l’ont complètement abandonnée, étant peu persuadés de ses bénéfices.
Dans les territoires d’Outre-mer, l’heure ne change jamais…
Dans les Antilles, en Guyane, à La Réunion, en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte et en Polynésie, l’heure reste toujours la même. Cela s’explique par le fait que la durée d’ensoleillement change très peu entre l’été et l’hiver, étant donné leur proximité avec l’équateur.
Par exemple, à La Réunion, la durée du jour atteint 13 h 30 le 21 décembre (le jour le plus long), tandis qu’elle ne dure que 10 h 50 le 21 juin (le jour le plus court). À Paris, on observe une durée de 8 h 14 le 21 décembre et de 16 h 10 le 21 juin.
Avant 1995, le changement à l’heure d’hiver n’avait pas lieu en octobre
Il est vrai que l’on évoque une époque que les jeunes de moins de 20 ans désignent par « le siècle dernier ». Les enfants du siècle précédent l’ont peut-être effacée de leur mémoire, mais jusqu’en 1995, le changement pour l’heure d’hiver se produisait le dernier dimanche de septembre. En 1996, quel soulagement : l’été s’étend d’un mois et le passage à l’heure d’hiver se fera désormais le dernier week-end d’octobre.
La fin de l’heure d’hiver ? Pas encore pour le moment !
Cette enquête a enregistré 2 103 999 réponses et révèle que 61,16 % des participants ont une expérience négative ou très négative concernant le changement d’heure. De plus, 83,71 % des personnes souhaitent y mettre un terme, et si cette mesure était abolie, 59,17 % préfèreraient rester en permanence à l’heure d’été.
En mars 2019, le Parlement européen a voté en faveur d’une directive suggérant l’abrogation du changement d’heure. Bien qu’une consultation ait été prévue dans tous les États membres en 2020 pour une application en 2021, la crise liée au Covid-19 ainsi que le conflit en Ukraine ont relégué la question de la suppression du changement d’heure au second plan.
À l’ouest, l’obscurité persiste jusqu’à 10 h en hiver…
Il est certain que vivre en permanence à l’heure d’été est une idée séduisante. Toutefois, un tel ajustement n’est pas aussi simple qu’il y paraît selon les chronobiologistes. En effet, comme mentionné précédemment, la France se trouve à GMT+1 durant l’hiver et à GMT+2 pendant l’été. Par conséquent, si nous choisissons de rester en heure d’été en permanence, nous nous retrouverions avec un décalage de deux heures par rapport au soleil en hiver, alors qu’actuellement, ce décalage n’est que d’une heure.
Imaginez que tout le littoral atlantique ne verrait pas le lever du jour avant 10 heures le matin durant l’hiver (et environ 9 heures pour Paris)… Cela aurait des conséquences sur le rythme circadien et pourrait entraîner des troubles du sommeil.
