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interview Didier Charrière – L’objet du rangement

Benoît de Jimagine : Qu’est-ce qui vous a poussé à créer « L’Objet du Rangement » après un parcours aussi riche dans le monde de l’entreprise et du milieu associatif ?

Didier Charrière : Mon parcours en entreprises m’a apporté beaucoup. J’y ai fait « mes armes » dans différents domaines : la gestion de projets, la communication, la vente, les ressources humaines, le management. J’ai appris beaucoup mais après plus de 30 ans, j’ai ressenti le besoin d’agir pour moi, de me mettre en mouvement pour un sujet plus personnel, même si les secteurs dans lesquels j’ai travaillé me tenaient à cœur : la santé essentiellement et la formation à plus petite échelle.

Quant au secteur associatif, je poursuis mon engagement dans le domaine culturel, comme président d’une association qui a pour vocation la création de projets artistiques musicaux.

J’ai toujours aimé ranger en revisitant les espaces, chez moi, chez mes amis et même au bureau ! J’aime quand les choses se mettent en place, persuadé qu’un intérieur organisé est porteur de bien-être et, de manière plus pragmatique, plus facile à vivre ( ménage plus facile à faire, gain de temps lorsque l’on cherche quelque chose, rangement plus immédiat… moins d’agacements ! ). A cela s’ajoute mon goût pour les objets et l’esthétisme d’un intérieur. Ce dernier doit être fonctionnel mais pas que : avoir du plaisir à être dans son lieu de vie est primordial. La recherche de l’esthétisme contribue à ce plaisir.

J’ai fait plusieurs constats : soit il n’est pas donné à tout le monde de savoir ranger, soit nos modes de vie nous prennent beaucoup de temps et d’énergie au risque de ne plus en avoir pour ranger nos espaces personnels ou professionnels, soit on a tout simplement pas envie de le faire pour se consacrer à autre chose. L’idée était née, j’allais proposer ce service.

Benoît de Jimagine : Comment définiriez-vous en une phrase le cœur de votre activité de Home et Office Organizing ?

Didier Charrière : Il s’agit d’accompagner particuliers et professionnels dans leurs démarches de tri, de désencombrement, de rangement et de réorganisation d’espace afin de leur libérer l’esprit.

Benoît de Jimagine : Pourquoi avoir choisi ce nom, « L’Objet du Rangement », pour votre entreprise ?

Didier Charrière : Mon goût pour les objets et mon goût pour le rangement, ma conviction qu’un objet bien placé lui permet de prendre toute sa valeur et/ou son utilité, le clin d’œil de la double lecture : quel sera l’objet de mon intervention ? Pourquoi souhaitez-vous que j’intervienne ? Cette double lecture me permet de mettre l’accent sur mes deux piliers !

Benoît de Jimagine : Quelles sont les valeurs fondamentales qui guident votre démarche dans cette activité ?

Didier Charrière :

– la valeur « bien-être » . Notre lieu de vie est primordial pour nous ressourcer, pour nous permettre d’être qui nous sommes, sans fard. Il est donc important d’y être bien et accompagné d’objets que l’on aime.

– la valeur « écologique ». Nous devons réfléchir à notre mode de consommation, sans forcément devenir minimalistes. Nous vivons dans des environnements surencombrés avec des objets en multi exemplaires ou des objets que nous n’utilisons plus. Pourquoi ne pas leur offrir une seconde vie à travers les différents dispositifs existants (ressourceries, brocantes, ventes en ligne, dons à des amis ou à des associations) et ainsi influencer à la baisse le niveau de production d’objets qui reste encore élevé.

– la valeur « transmission ». Notamment pour la cible des seniors qui m’intéresse particulièrement. Il s’agit de décider, avant de faire « le grand saut », quelle sera la nouvelle vie des objets que l’on a aimés. Une démarche pas simple à réaliser mais essentielle, pour moi, à effectuer pour ne pas laisser cette tâche à nos héritiers et surtout garder la main tant que nous sommes encore vivants !

Benoît de Jimagine : L’axe du développement durable est central dans votre approche. Comment sensibilisez-vous vos clients à leurs modes de consommation lors des sessions de tri et de rangement ?

Didier Charrière : Bien souvent, les personnes que j’accompagne perçoivent qu’ils ont trop d’objets qu’ils gardent pour de fausses bonnes raisons : « je garde au cas où », « je garde parce que telle personne me l’a offert », « je garde parce qu’il m’a coûté cher ». C’est souvent le trop plein qui déclenche mon intervention afin que nous rangions ensemble. Seulement avant de ranger, il faut trier et désencombrer : c’est là que commence le travail de sensibilisation et d’interrogation sur le mode de consommation, par des questions très factuelles sur l’utilité de garder ou non, d’acheter ou non. La recherche de réponses à ces questions amène à réfléchir.

Benoît de Jimagine : Sur l’axe du bien-être, quels sont les impacts concrets que vos interventions peuvent avoir sur la qualité de vie des personnes ?

Didier Charrière :

– Moins d’agacements individuels parce que chaque chose a désormais sa place : je ne cherche plus ni au moment de ranger, ni au moment de chercher un objet pour l’utiliser

– Moins d’agacements collectifs si la démarche est partagée : on se met d’accord sur la place de chaque chose et on ne laisse plus la place à des choix individuels

– Plus de facilité et plus de rapidité à faire le ménage dans un environnement désencombré et rangé avec des méthodes / outils qui permettent de libérer les espaces facilement

– En conséquence plus de temps à consacrer à des loisirs, car l’ensemble de la démarche génère un gain de temps

– Plus de liberté d’esprit

Benoît de Jimagine : Pourquoi l’accompagnement des seniors dans le tri de leurs affaires personnelles est-il si important pour vous ?

Didier Charrière : Avant tout, certainement parce que je le suis !

A un moment ou à un autre, un senior est confronté à l’obligation de quitter son lieu de vie pour plus petit (passer d’une maison à un appartement, intégrer une maison de retraite). Cette étape peut être douloureuse et entraîne des choix quant aux objets à garder ou à conserver. Les enfants ne sont pas forcément sur place et/ou n’ont pas forcément le temps et l’énergie pour réaliser toute cette démarche. C’est la que j’interviens, avec un regard extérieur, une méthode et une écoute qui permettent d’aborder cette étape plus sereinement.

La posture d’accompagnement a toujours été un moteur pour moi de réalisation : être à côté de l’autre et le guider est très enrichissant et très gratifiant.

Benoît de Jimagine : Comment abordez-vous la dimension très personnelle et parfois intime du désencombrement et de l’organisation des espaces ?

Didier Charrière : La dimension personnelle, voire intime, ne peut être abordée qu’avec une absence totale de jugement et la capacité à agir dans le respect et la considération de son client. C’est un métier où le savoir être est d’une grande importance et surtout la capacité à incarner les valeurs d’humanité que l’on porte. Une autre clé d’entrée est aussi d’aborder le sujet avec beaucoup de pragmatisme.

Benoît de Jimagine : Quels types d’outils ou de techniques utilisez-vous pour trouver l’équilibre entre le fonctionnel et le beau dans vos aménagements ?

Didier Charrière : Le fonctionnel et le beau sont des notions relatives. Il s’agit donc avant tout d’interroger et d’observer son client, son intérieur. Il s’agit de questionner la personne dans un premier temps sur sa manière de vivre dans l’espace, pour savoir ce qu’elle utilise le plus dans chaque pièce afin que les choix de rangement s’adaptent à sa réalité. C’est dans un deuxième temps, au moment de la recherche des solutions, que le questionnement sur le beau intervient : la solution proposée lui convient elle esthétiquement ?

Benoît de Jimagine : Comment aidez-vous vos clients à maintenir sur le long terme les solutions de rangement mises en place ?

Didier Charrière : Il s’agit d’expliquer l’importance de petits gestes quotidiens pour lesquels il ne faut pas procrastiner et qui demandent peu de temps et peu d’énergie, contrairement au temps et à l’énergie nécessaires pour tout reprendre à zéro si on se laisse dépasser. Un exemple : si j’ai choisi une boîte du hall d’entrée pour ranger mon chargeur de téléphone, alors dès que mon téléphone est en charge, je vais remettre le chargeur dans la boîte. A moins de vivre dans un château, le chemin pour aller à l’entrée n’est pas très long ! Pour maintenir « l’ordre » sur le long terme, il faut donc faire au départ un vrai travail de désencombrement, donner une place à chaque chose afin que les gestes du rangement quotidien soient simples et rapides.

Benoît de Jimagine : Quels sont les profils types de vos clients, qu’il s’agisse de particuliers ou de professionnels ?

Didier Charrière : Il n’y a pas de profils types, juste le point commun de s’être laissés déborder pour arriver à une situation de rangement impossible à gérer seuls, par manque de temps et/ou d’énergie et/ou d’envie et/ou de méthode.

Il peut aussi s’agir d’une situation qui vous est imposée lorsque par exemple vous héritez d’un bien ou qu’un parent doit changer de lieu d’habitation de manière rapide, sans avoir eu le temps de préparer ce départ.

Benoît de Jimagine : Votre activité couvre plusieurs régions (Lyon, Clermont-Ferrand, Paris, Cantal). En quoi les besoins diffèrent-ils selon les contextes urbains et ruraux ?

Didier Charrière : Ces choix de zones d’intervention correspondent plus à mes possibilités de déplacement, notamment Lyon et Paris où je peux me rendre sans avoir à ajouter des frais d’hôtel lors de ma facturation. Il est encore tôt pour moi d’établir des différences entre les besoins en zone urbaine et ceux en zone rurale.

Benoît de Jimagine : Travaillez-vous également avec des entreprises ou collectivités locales, et si oui, quels types de projets menez-vous avec eux ?

Didier Charrière : Pas pour le moment, mais cela est envisageable si elles ont des problématiques de rangement et d’organisation.

Benoît de Jimagine : Vous avez intégré l’incubateur Altitude de BGE Sud-Ouest pour lancer votre activité. En quoi cet accompagnement a-t-il été déterminant pour vous ?

Didier Charrière : Cet accompagnement permet de tester l’activité sans avoir à s’immatriculer en nom propre. L’incubateur nous offre la possibilité de travailler avec son numéro Siret, nous met à disposition un interface pour la comptabilité, nous propose des formations. C’est une phase durant laquelle on se concentre sur le cœur de métier, en priorité. C’est une étape de transition.

Benoît de Jimagine : Comment envisagez-vous l’expansion de « L’Objet du Rangement » dans les années à venir ?

Didier Charrière : Il est difficile de répondre à cette question aujourd’hui. Ma priorité 2025 est de développer mon activité lancée fin 2024 et peut-être d’adapter mes services au regard de cette année de fonctionnement. A suivre donc…

Benoît de Jimagine : Avez-vous déjà envisagé de former ou de recruter d’autres professionnels pour répondre à une demande croissante ?

Didier Charrière : Pas pour le moment. Mais la formation est un sujet qui m’intéresse !

Benoît de Jimagine : D’où vient votre passion pour le rangement et l’organisation, et comment cela s’est-il manifesté dans votre parcours professionnel précédent ?

Didier Charrière : C’est avant tout un besoin. Il m’est impossible de réfléchir, de penser, de travailler dans un environnement désordonné. C’est l’ordre qui me rend créatif parce que mon esprit est apaisé ! Mais j’aime aussi la décoration et les objets à qui j’essaie de trouver un place pour créer en ensemble harmonieux. C’est la que le besoin devient « passion » : la rencontre entre l’amour des objets et la notion de place.

Dans mon parcours en communication, j’ai organisé un grand nombre de « gros événements ». Leur organisation répond aux mêmes ficelles que celles du rangement. Pour que l’événement fonctionne il faut que tous les membres de l’équipe organisatrice aient une place, un rôle. De surcroît, chaque étape de l’événement (contenu) doit également avoir une place pensée au moment de la conception. La question du surencombrement est aussi présente : il ne faut pas trop vouloir en faire, trop en dire !

Dans mon parcours en ressources humaines, j’ai accompagné des collaborateurs qui étaient dans des situations critiques. Ils avaient perdu momentanément leur place pour différentes raisons. Mon rôle était de leur redonner. Un collectif ne fonctionne que si chacun connaît sa place tout en respectant celles des autres. Ce qui n’est pas incompatible avec le fait de vouloir en changer !

La notion de place est la clé de voûte de L’objet du rangement.

Benoît de Jimagine : Vous avez mentionné que l’œil « veut sa part ». Quelle place accordez-vous à l’esthétique dans vos interventions ?

Didier Charrière : Une place équivalente à celle de la fonctionnalité. L’esthétique est le plaisir des yeux. Et le plaisir est à mon sens une dimension essentielle du bien être chez soi ou sur son lieu de travail. Souvent mes collègues me disaient : « on fait la réunion dans ton bureau, c’est sympa et bien rangé ! ». L’objectif est de trouver l’équilibre, une autre notion importante à mes yeux.

Benoît de Jimagine : Votre formation en ressources humaines et en gestion de projet influence-t-elle votre manière d’accompagner vos clients aujourd’hui ?

Didier Charrière : Oui sans aucun doute. J’ai toujours abordé mes sujets de travail par leur dimension humaine : l’homme est au cœur de toute activité ; bien faire son travail (de manager, de gestionnaire de projets, de responsable des ressources humaines…) c’est avant tout prendre soins des femmes et des hommes qui gravitent dans votre champ d’action. J’accompagne mes clients comme j’ai accompagné mes collègues et collaborateurs, en créant un cadre d’intervention respectueux dans lequel la considération bannit le jugement.

Benoît de Jimagine : Pensez-vous que la démarche de tri et de rangement peut avoir des effets positifs au-delà des individus, par exemple sur la société ou l’environnement ?

Didier Charrière : C’est la politique des petits pas. Si chacun prend conscience que l’on peut aborder la consommation autrement jusqu’à mettre en place des choix plus vertueux, l’économie s’adaptera encore plus, pour, j’espère, limiter la consommation des ressources.

Le 14ème baromètre de la consommation plus responsable 2021 de l’Ademe et de Greenflex a mis en avant que 72 % des français se déclarent en faveur d’une consommation plus responsable. Tout n’est pas perdu.

CONTACT

L’objet du rangement – Didier CHARRIERE – 06 84 76 15 17
contact@lobjetdurangement.fr
lobjetdurangement.fr
Titulaire d’un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) du 02/09/24 au 01/09/25 – Incubatest BGE Altitude

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