A l’occasion de la sortie en décembre 2024 du biopic “Sarah Bernhardt, La Divine”, réalisé par Guillaume Nicloux qui met en vedette Sandrine Kiberlain dans le role principal que j’ai eu envie d’en savoir plus sur celle qui est considérée comme une des plus importantes actrices françaises du XIXe et du début du XXe siècle. Etes vous pret à découvrir cette actrice pour qui Jean Cocteau inventa l’expression de « monstre sacré » ?
Sarah Bernhardt, née le 22 octobre 1844 à Paris, est une figure emblématique du théâtre français du XIXe et du début du XXe siècle. Sa carrière exceptionnelle et son influence durable sur les arts et la culture font d’elle une légende vivante, surnommée « la Divine », « l’Impératrice du théâtre », ou encore « la Voix d’or » par Victor Hugo.
Elle naît dans une situation familiale complexe. Sa mère, Judith-Julie Bernhardt, une courtisane parisienne d’origine néerlandaise, est souvent absente, et le père de Sarah demeure un mystère pendant de nombreuses années, avec plusieurs hypothèses sur son identité. Abandonnée dès son plus jeune âge, Sarah passe une enfance solitaire chez une nourrice en Bretagne, où elle ne parle que le breton.Son éducation religieuse stricte au couvent du Grandchamp à Versailles la pousse initialement à envisager la vie monacale. Cependant, son talent pour le théâtre se révèle rapidement, et elle quitte le couvent pour intégrer le Conservatoire d’art dramatique de Paris en 1859. Ses débuts sont prometteurs, malgré les difficultés, et elle sort en 1862 avec un second prix de comédie.
Sarah Bernhardt entre à la Comédie-Française, mais en est renvoyée en 1866 pour une altercation avec une autre sociétaire. Elle signe alors un contrat avec l’Odéon, où elle connaît un premier grand succès en 1869 avec « Le Passant » de François Coppée. Pendant le siège de Paris en 1870, elle transforme le théâtre en hôpital militaire, marquant ainsi son engagement patriotique.Sa carrière décolle véritablement en 1872 avec son rôle dans « Ruy Blas » de Victor Hugo, qui lui vaut le surnom de « Voix d’or ». Elle rejoint à nouveau la Comédie-Française, où elle triomphe dans des rôles emblématiques tels que Phèdre et Hernani. En 1880, elle quitte la Comédie-Française pour fonder sa propre compagnie, entamant ainsi des tournées triomphales à travers le monde.
Sarah Bernhardt est la première comédienne à conquérir les cinq continents avec ses tournées internationales. Jean Cocteau invente pour elle l’expression de « monstre sacré », témoignant de son aura et de son impact sur le public mondial. Elle se produit dans des lieux prestigieux comme le théâtre Michel de Saint-Pétersbourg et rencontre des personnalités influentes telles que Thomas Edison, avec qui elle enregistre une lecture de Phèdre. Son style théâtral, marqué par une diction emphatique et une gestuelle dramatique, est acclamé par ses contemporains. Elle interprète des rôles masculins, notamment Hamlet, et inspire de nombreuses œuvres, dont « L’Aiglon » d’Edmond Rostand.
Sarah Bernhardt mène une vie privée tumultueuse. Elle donne naissance à son seul enfant, Maurice Bernhardt, à l’âge de vingt ans, issu de sa liaison avec le prince belge Henri de Ligne. Parmi ses nombreux amants figurent des artistes comme Gustave Doré et des acteurs comme Lou Tellegen. Elle est aussi proche d’Oscar Wilde, qui lui dédie des poèmes et lui commande la pièce « Salomé ».En 1882, elle se marie avec l’acteur grec Aristides Damala, mais leur union est de courte durée en raison des problèmes de dépendance de ce dernier. Elle soutient également des causes sociales et politiques, prenant position contre la peine de mort et en faveur d’Émile Zola lors de l’affaire Dreyfus.
Outre le théâtre, Sarah Bernhardt s’essaie à la sculpture et à la peinture. Elle fréquente l’Académie Julian et expose ses œuvres au Salon de Paris. Ses talents artistiques se manifestent également dans le cinéma naissant, où elle tourne plusieurs films, dont « Le Duel d’Hamlet » en 1900.
En 1915, Sarah Bernhardt est amputée de la jambe droite en raison d’une tuberculose osseuse. Malgré cette épreuve, elle continue de se produire sur scène, refusant de porter une prothèse. Elle reste active jusqu’à sa mort le 26 mars 1923 à Paris, laissant derrière elle un héritage artistique incommensurable.
Sarah Bernhardt repose au cimetière du Père-Lachaise, entourée des souvenirs de sa carrière éclatante et de ses nombreuses contributions aux arts et à la culture. Son influence perdure, faisant d’elle une icône intemporelle du théâtre et une source d’inspiration pour les générations futures.
Sandrine Kiberlain incarne Sarah Bernhardt dans un biopic événement
Sandrine Kiberlain joue le rôle principal dans un nouveau film inspiré de la vie de Sarah Bernhardt, la première star internationale française. Ce biopic très attendu, intitulé “Sarah Bernhardt, La Divine”, réalisé par Guillaume Nicloux, arrivera sur les écrans de cinéma le 18 décembre 2024. Le film sera présenté en avant-première lors de la clôture du Festival du film francophone d’Angoulême, qui se tiendra du 27 août au 1er septembre 2024.
Après des biopics consacrés à des figures légendaires telles qu’Amy Winehouse, Bob Marley, Maurice Ravel (Boléro) et Charles Aznavour (Monsieur Aznavour), c’est au tour de Sarah Bernhardt de faire l’objet d’une adaptation cinématographique. L’histoire du film commence à Paris en 1915, mettant en lumière Sarah Bernhardt, une femme libre, moderne, excentrique et visionnaire. Entre légende et réalité, le film dévoile l’histoire d’amour qui a marqué sa vie.François Kraus, l’un des producteurs du film, explique : « Cette femme était d’une modernité inouïe de par ses opinions et sa vie privée, la première influenceuse et la première star mondiale. Le film ne sera pas un biopic officiel, mais évoquera certains aspects de sa vie de 1884 à 1923. »
Sandrine Kiberlain, qui a déjà incarné Simone de Beauvoir dans “Violette” de Martin Provost, retrouve ici un rôle de grande envergure. Elle partagera l’écran avec Laurent Lafitte, qui interprète Sacha Guitry, ainsi qu’avec Amira Casar, Pauline Etienne, Laurent Stocker et Sébastien Pouderoux, membres de la Comédie-Française.
Ce film promet de révéler une nouvelle facette de Sarah Bernhardt, célèbre tragédienne et véritable pionnière des arts et des médias.
Photo : Fédora (portrait de Sarah Bernhardt) réalisée par le peintre belge Alfred Stevens en 1882 (huile sur toile – 115,6 x 85,8 cm)